L’île de Chiloe


Direction Chiloe

58km, +550m

Les route vallonnéesAprès un déjeuner copieux de crêpes, et quelques recherches infructueuses pour trouver des vis pour nos béquilles, nous réussissons a nous mettre en route. Nous faisons un petit tour en vélo dans Bariloche pour observer des maisons centenaires tout en bois puis nous prenons la direction de Chiloe par les petites routes. Des nuages menacent mais il ne pleut pas, nous avons même droit à quelques éclaircies.

Nous parcourons une piste de fermes fleuries nichées dans des petits vallons verdoyants. Nous apprécions de pédaler dans un paysage qui nous rappelle nos campagnes françaises, un peu de Bretagne avec ces vallons, d’Auvergne avec ces genets et de Normandie avec ses vaches. Nous nous arrêtons pour boire un thé chaud a un petit stand aux abords d’une école, c’est justement l’heure de sortie et les enfants nous regardent curieusement, certains même vienne nous poser des questions. Un chilien curieux nous demande où on va ,et pourquoi nous passons par la piste alors qu’il y a l’autoroute. Bivouac à la fermeNous essayons d’expliquer que c’est justement pour ce type de rencontres que nous sortons des sentiers battus.

Nous poursuivons la piste qui est faite en montagnes russes avec quelques belle montées à plus de 10% aura raison de nos jambes mais permet de beaux points de vue sur les environs. Nous passons de petits villages avec des églises charmantes tout en bois. Un paysan nous propose un bout de sa cour pour poser la tente, nous acceptons avec joie. Après un petite visite de la ferme, où courent cochons, moutons, vaches, oies, poules, chat, chien, nous nous installons au milieu des moutons.

premiers pas sur Chiloe

80km, +800m

Les églises de ChiloeLe réveil est difficile ce matin, il pleut et nous avons beaucoup de mal à nous extirper des duvets pour mettre nos pantalons de pluie. Finalement nous nous lançons sous la pluie vers 10h. Nous sommes obligés de faire les derniers kms sur la route 5, la panaméricaine, que nous essayons d’éviter en raison de son trafic important. Nous arrivons a l’embarcadère et prenons le ferry pour rejoindre Chiloe.

La pluie cesse enfin. Sur le ferry, nous discutons avec 2 chiliens intrigués par nos vélos, et désireux d’en savoir plus sur l’Europe, la Grèce, l’économie portugaise, les conflits sociaux anglais. Nos premiers coups de pédale sur l’île de Chiloe se font sous le soleil, ce qui parait-il est une chance ici. Située dans le pacifique, Chiloe est connue pour son mauvais temps. Les personnes que nous avions croisées nous avaient prévenu qu’il y pleut “à peu près 8 jours sur 7”. Cette pluie régulière est une caractéristique de l’île et c’est elle qui permet ces paysages d’un vert profond et cette végétation si dense.

Les églises de ChiloeChiloe est essentiellement habitée par des fermiers et des pêcheurs forts sympathiques. Nous longeons la côte avec ses petits villages de bois et ses bosquets de genêts en fleur agrémentés de fuchsias. Le ciel fourmille d’oiseaux de toutes tailles, moineaux, rapaces, mouettes et autres ibis multicolors. Nous apercevons même un groupe de perroquets. Les gens sont vraiment sympathiques ici. En fin d’après midi nous croisons deux hommes qui nous proposent rapidement un bout de leur jardin pour poser la tente. Il n’est encore que 17h30 et nous déclinons pour poursuivre encore quelques kilomètres tant qu’il fait jour. Un peu plus loin, alors que nous cherchons une boisson chaude pour nous réchauffer de la pluie qui nous est revenue dessus, la gérante d’une petite boutique nous accueille chez elle auprès du poêle à bois.

En début de soirée, Laetitia déniche une petite route qui file sur la gauche vers la plage. Au bout du chemin il y a l’église et un petit parc avec un kiosque qui donne sur la mer. Nous y installons le campement qui sera protégé de la pluie annoncée pour la nuit.

Une petite journée

50km, +700m

L'église de San JuanLa nuit a été agitée, les oiseaux sont des couche-tard mais aussi des lève-tôt. Nous nous levons donc sous un belle éclaircie mais dans le gaz après cette nuit hachée. Ce matin il y a de belles lumières sur la mer que nous observons en déjeunant. Des pêcheurs sont déjà en train de ramasser des crustacés et qu’ils ramènent à cheval.

La piste est difficile, nous ne faisons que descendre et monter sur des portions de 200 à 500m à plus de 10% d’inclinaison. Il est midi, nous n’avons fait que 20km et sommes exténués. La pluie fini d’avoir raison du peu de motivation qu’il nous reste, nous finissons au restaurant devant une soupe bien chaude à observer le Pacifique derrière la fenêtres.

Nous sommes dans la ville de Quemchi d’où démarre le circuit des églises. Plusieurs églises de Chiloe sont classées à l’Unesco. Elles sont entièrement en bois même l’intérieur, parfois peintes, avec en façade un clocher qui ressemble à un phare et un parvis abrité pour les jours pluvieux. Malheureusement, ce circuit nous fait faire des détours de 16 bornes chacun pour aller les voir, nous décidons d’en sélectionner une à San Juan. Chantier navalElle se trouve au bout d’un petit chemin charmant de 8km où les collines sont encore plus accentuées en bord de mer. Nous y parvenons après une dernière descente de 1km à 22% qui nous fait déjà craindre la remontée. Mais nous ne sommes pas déçus du voyage. Le village vaut le détour. La mer reculée laisse derrière elle un peu d’eau stagnante dans laquelle se reflètent les collines et îles aux alentours. Il s’agit d’un petit port typique avec une superbe église en bois non peinte et des maisons elles aussi anciennes avec un bardage en ardoise de bois. Quelques bateaux envasés attendent le retour de la marée.

Au cours de la montée, nous voyons devant une maison un robinet d’eau. Nous frappons à la porte et demandons si nous pouvons nous servir. Nous sommes accueillis par le sourire d’un aquaculteur qui nous propose de poser la tente dans son jardin. La vue sur le port est superbe, nous laissons donc le reste de la côte à demain. A la tombée de la nuit, alors que nos pâtes tardent à cuire, le fils de la maison nous apporte une assiette de moules fraîches encore fumantes et deux morceaux de pain fait-maison.

Direction le ferry

Les églises de ChiloeDès le lever, nous profitons de la vue sur le petit village de San Juan. D’entrée de jeu il nous faut finir cette sacrée côte en guise de réveil musculaire. Nous sommes régulièrement encouragés par des nuées de perroquets qui nous passent au dessus de la tête en piaillant. Les autres bosses qui nous avaient parues coriaces à l’aller, nous semblent maintenant plus faciles. Au moins celles là peuvent se grimper en pédalant.

Nous arrivons vite à la ville de Dalcahué. En nous baladant le long du port nous arrivons sur une petite place. Un groupe de musique folklorique y chante et y danse devant un comedor fort alléchant qui nous incite à reposer nos sandwichs dans les sacoches pour déguster une soupe de moule et quelques empenadas. Le village possède une belle église en bois et quelques vieilles maisons typiques. À quelques centaines de mètres de la plage nous pouvons presque toucher l’île de Chacao, mais par manque de temps nous ne pouvons pas y faire un tour. Chiloe a beau être une petite île, elle regorge de merveilles à découvrir et il aurait bien fallu y passer 5 ou 6 jours. Mais le bateau pour Chaiten est ce soir et le prochain est dans une semaine.

Les églises de ChiloeNous reprenons donc la route en direction de Castro, où quelques énervés au volant nous rappellent que c’est la ville la plus importante de l’île. Nous y prenons un bus pour rejoindre le port de Quellon, 2e ville la plus importante de l’île. La montée sur le bateau est prévue à 23h et nous avons le temps de manger un petit morceau en discutant avec 2 autres compatriotes voyageurs. Un bus doit venir chercher les passagers pour les emmener à l’embarcadère annoncé à 2 petits kilomètres de la ville. Nous hésitons à le rejoindre en vélo, mais les discussions s’emballent et le bus et déjà là. Une fois arrivé au bateau, nous constatons une nouvelle fois que les sud américains ne sont pas experts en mesure de distance et nous aurions peut être bien eu du mal à attraper le bateau à temps. Le fonctionnement de ce bateau est assez particulier. Nous montons à bord vers 23h, puis vers minuit il quite le port pour aller s’ancrer non loin de la plage, pour finalement démarrer la traversée vers 5 ou 6h du matin. Nous profitons de tout ce temps et du peu de monde pour nous allonger et passer une nuit plus confortable que prévue.

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3 responses to “L’île de Chiloe”

  1. Sacré changement de décor après la haute montagne des volcans chiliens !!
    Les photos sont toujours aussi magnifiques. C’est génial de nous faire partager ainsi vos aventures.

  2. c’est extraordinaire cette ile, c’est une merveille.

    c’est un trésor ce voyage, c’est vraiment agréable de partager tout ceci avec vous

    • C’est en effet un petit bijou Chiloe, ces habitants, ces villages, le Pacifique, les réserves naturelles, tout ce monde vit en harmonie.