Petite session randonnée à Cochamo


Ballade à Cochamo

Les sous-boisAprès un réveil matinal pour l’ascension du volcan nous sortons attendre le guide devant l’hôtel. Au bout d’un moment un affreux doute nous prend. Nous remontons lire nos mails à tout hasard et trouvons avec effroi un mail daté d’hier soir assez tard nous indiquant que finalement l’ascension ne sera pas possible. Nous retournons donc au lit très frustrés. Quand nous nous réveillons pour la 2è fois, la météo est excellente. Ça aurait été un jour idéal pour l’ascension, mais prévenus le matin même, nous sommes pris de court pour nous réorganiser.

Nous finissons par louer une voiture pour nous diriger sur le départ d’une petite randonnée histoire, tout de même, d’occuper notre journée. Nous repartons en direction d’Ensenada sur la route que nous avions prise la veille. Hormis le plaisir d’avancer sans effort nous avons moins le temps d’apprécier les paysages et sommes confortés dans notre choix de voyage en vélo. La route se poursuit par une piste qui serpente le long du fjord de Reloncavi, une avancée de l’océan pacifique dans les terres, qui nous amène au village de Cochamo. De là nous prenons une route encore plus petite pour nous enfoncer dans la vallée sauvage du rio Cochamo, dite secret de la Patagonie. A la fin de la piste, nous garons la voiture et partons à l’assaut du sentier qui part droit dans la forêt.

Très vite nous sommes plongés au cœur de cette forêt tropicale à la végétation dense et luxuriante. Les alercés immenses, couverts de mousses et autres lianes abritent une foule d’oiseaux et d’autres animaux dont nous sentons la présence sans toutefois pouvoir les apercevoir. Nous passons des ruisseaux sur des troncs d’arbres et naviguons dans un labyrinthe d’ornières immenses dont nous nous demandons bien ce qui a pu les creuser comme ça. Est ce le seul passage des animaux ? Est ce le ruissellement de l’eau ? Régulièrement des planches de bois ou des petits troncs d’arbres ont été placés pour pouvoir passer les endroits les plus marécageux. L’atmosphère est paisible dans cette forêt sombre. Après une longue marche de 4h nous arrivons enfin dans une plaine dégagée et pouvons apercevoir ces falaises de granit qui nous surplombent et ces petits sommets encore bien enneigés.

Nous accédons au refuge en traversant la rivière à l’aide d’un chariot suspendu. L’endroit est très chaleureux, tout en bois et sans doute assez neuf. Les gérants sympathiques y font tout à la main, du pain du petit déjeuner à la pâte à pizza du soir, en passant par la bière de l’apéritif qui malheureusement est encore en macération à cette époque. Les sous-bois

A peine arrivés, nous filons sur le sentier des cascades pour occuper les 2h qui nous séparent du repas. Le chemin monte raide dans la montagne, toujours dans cette forêt épaisse. Les cascades sont impressionnantes de hauteur et de débit et constituent à peu près les seuls points de vue dégagés de la promenade. Arrivé à la 3e cascade, la luminosité se met à baisser fortement et sous les arbres il fait bien sombre. Nous espérons qu’il ne reste plus beaucoup de chemin mais nous n’avons aucune visibilité pour estimer notre position. L’heure tourne et nous pressons le pas sur ce chemin que nous distinguons de moins en moins. Soudain une clairière et un ponton, mais nous nous retrouvons au bout, au milieu d’un marécage franchement infranchissable. Finalement nous passons à proximité de maisons où il y a de la lumière. Nous ne sommes plus très loin du refuge, mais il se cache encore derrière les arbres. Nous allons demander notre chemin et sommes accueillis par 2 grands sourires. Horacio nous explique que le refuge est à 5 minutes par un petit chemin assez simple à suivre. Il nous prête une frontale pour nous aider à suivre le sentier alors qu’il fait nuit noire. En effet, 5 minutes après nous sommes arrivés au refuge en train de déguster une petite bière en attendant l’arrivée de notre pizza maison cuite au feu de bois. La petite angoisse de passer une nuit à la belle étoile est vite estompée et nous discutons avec les autres randonneurs du refuge.

L’Arco Iris

Passage de cordeParmi les nombreuses ballades à faire autour du refuge, une en particulier à retenue notre attention : la montée de l’Arco Iris. L’Arco Iris est un petit sommet qui surplombe la vallée et le chemin qui y mène monte droit sur la falaise en empruntant quelques passage de cordes aux endroits les plus abruptes. C’est une ballade sportive faisable à la journée avec en plus le petit défit supplémentaire de revenir suffisamment tôt pour retourner à la voiture le soir même. Nous partons à la fraîche le ventre plein après un petit déjeuner très agréable. D’entrée le chemin monte sec et nous nous accrochons souvent aux branches pour nous aider. Dans cette pente bien raide, nous avons souvent des petites éclaircies dans les feuillages pour observer les autres sommets en face.

Le premier passage de corde nous fait passer sous un rocher qui ruisselle et détrempe les randonneurs qui ne se pressent pas suffisamment. Les plus rapides ne s’en sortent pas secs pour autant. Viens ensuite un passage où l’on s’étonne que la terre arrive à s’accrocher à la roche et que les arbres arrivent à s’ancrer dans la terre. Mais le tout tiens bon et l’on monte aux racines des arbres comme on prendrait une échelle. Le deuxième passage de corde est au sec cette fois et franchit une belle dalle de granit d’une quarantaine de mètres. Après ce passage, la neige commence à faire son apparition. Par petits tas au début, puis un peu plus jusqu’à la sortie de la forêt où le sol est recouvert entièrement. Nous nous retrouvons donc à marcher sur cette neige encore à peu près dure en direction du sommet que nous n’atteindrons pas par manque d’équipement. Nous profitons des roches non recouvertes pour monter le plus haut possible, puis décidons de franchir un replat mais un bruit suspect dans la neige nous décide définitivement à faire demi-tour.

Le ciel est couvert, mais la vue reste dégagée et nous pouvons voir jusqu’à la mer. Les randonneurs allemands du refuge nous ont beaucoup parlé des condors qu’ils ont vu la veille au même endroit, mais nous n’avons pas cette chance et le ciel reste désespérément vide et nous repartons par le même chemin pour redescendre. Dans l’autre sens, les parties bien raides se mettent à glisser un peu et il faut redoubler de vigilance. La descente de la dalle de granit est impressionnante et nous nous crispons un peu sur la corde devant tant de vide. Puis c’est le retour sur le plancher des vaches, le passage du chariot et le retour au refuge. Le putois

Nous pique niquons à la rivière, les pieds dans l’eau en profitant du beau soleil qui vient d’arriver avant de repartir nous enfoncer dans la forêt pour revenir à la voiture. En chemin nous sommes doublés par Horacio qui part à la ville avec 3 chevaux, sans doute pour faire les courses. Nous apercevons furtivement un peu de vie animale. Nous voyons notamment des pics accrochés aux troncs des alercés en quête d’insectes à grignoter et un putois nonchalant qui s’enfuit mollement à notre approche. Nous pourchassons ce dernier à la manière de paparazzis, avides d’une photo de cet animal que nous croisons peu. Il lève alors sa queue pour dévoiler les armes qu’il possède à l’opposé de son museau en guise d’avertissement de ne pas s’approcher plus. Arrivés à la voiture nous décidons de prendre par la carretera australe curieux de voir la partie que nous ne ferons pas en vélo et qui amène à la ville de Puelo où un ferry permet de rejoindre Puerto Montt. Cette toute petite portion de route sur la carte prend le temps monter et descendre à travers de charmants petits villages et nous finissons par rejoindre le port assez tard. Nous rejoignons enfin Puerto Montt à la tombée de la nuit ce qui ne nous aide guère à retrouver la route qui va vers Puerto Varas que nous n’atteignons que vers 23h après une belle journée bien remplie.

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6 responses to “Petite session randonnée à Cochamo”

  1. Peut on vous téléphoner, si oui à quelle heure (Heure de France) On vous embrasse bien fort et on vous souhaite bon courage Pépé et Mamie

    • Pour nous joindre ce n’est pas évident. Chaque jour, nous n’avons qu’une vague idée d’où nous allons poser notre béquille. Du coup pour trouver un numéro de téléphone c’est vraiment délicat. Par contre on arrive à passer des coups de fil de temps en temps, où des points internet pour parler.

  2. Voilà de bien belles journées, un rythme de vie parfait.
    voilà une vrai vie que vous nous offrez en partage.
    c’est fabuleux de voyager avec vous à travers un écran, cela nous donne une belle énergie
    Je vous embrasse
    chloé

  3. Pour une balade improvisée à Cochamo je trouve ça génial entre le passage de la rivière en chariot et le passage des ruisseaux sur des troncs d’arbres. Que de paysage magnifiques en si peu de temps, de la verdure à la neige!!!!!!!!! En tout cas le putois aurait quand même pu vous laisser un petit cadeau en souvenirs, jte jure !!!

  4. Ah ah ! Ce n’était pas un putois ça ! Ça m’a tout l’air d’être une moufette !
    (Désolée, mais en bonne connaisseuse des mustélidés, je ne pouvais pas laisser passer ça 😉
    Et désolée aussi, je suis super à la bourre dans mon suivi de votre aventure, mais je rattrape tout doucement, et toujours avec autant de plaisir !

    • En effet, nous sommes des incultes, c’est bel et bien une mouflette et on a vu des plus petits dans les tons marrons écrasés en bord de route, ça serait peut être des putois? Bon courage au boulot et bonjour à tout le monde