A Carraz


Repos forcé

marché de Carraz Le repas de la veille ayant fait quelques dégâts dans les entrailles de Sébastien, nous faisons une journée de repos forcé. Pendant que notre gourmand repentant se repose dans la chambre, Laeti s’en va faire le ravitaillement au marché. Le marché grouille de monde en ce dimanche matin et notamment de femmes vêtues de l’habit traditionnel. Ca parle Queshua dans tous les sens. Le premier quartier du marché est consacré aux fleurs, le second au pain et au fromage. Ensuite viennent les fruits et légumes qui dégagent des odeurs fort agréables, puis enfin les viandes étalées au soleil sur des étalages crasseux et Laetitia comprend mieux pourquoi Sébastien est au lit. En fin de marché, un quartier de restaurants où beaucoup de gens sont attablés devant une soupe de viande et de pâtes à 7h du matin.
laguna Paron
Vers 10h, alors que Sébastien émerge doucement, nous descendons rencontrer un couple de cyclistes suisses qui séjournent dans le même hostal. Hannes et Annalies sont sur les routes depuis 2 ans et demi et ne comptent pas s’arrêter avant encore 3 ou 4 ans. Nous discutons longuement et leurs conseils sont précieux. Vers 11h, nous prenons ensemble un taxi pour une petite excursion au lac Paron situé à 4100m d’altitude. Le chemin est plat, mais l’altitude et les restes de la veille rendent la ballade difficile pour Sébastien qui n’a toujours pas réussi à manger. Toutefois le site est splendide et nous prenons plaisir à contempler les sommets alentours et leurs glaciers impressionnants. Autour de nous, le Piramide (5885m), le Huandoy (6400 m) et le Chacraraju (6100m) parmi d’autres.

seb malade

Médecine du voyage

De retour à l’hostal, nous prenons une nouvelle fois les conseils de nos amis bourlingueurs et Laetitia part acheter du bouillon, de l’ail et du riz pour le malade ainsi qu’un gâteaux au chocolat pour elle-même. Après ce repas fort en goût, Sébastien se sent déjà mieux. Nous pourrons donc sûrement partir sur le Santa Cruz demain matin.

Le camino de Santa Cruz J-1

lac Après nos adieux à Annalies et Hannes, nous prenons un collectivo pour Cashapampa, démarrage du trek. Le collectivo est en fait une voiture dans laquelle nous seront jusqu’à 10 personnes sur le même genre de chemins caillouteux que nous avions emprunter précédemment. Le long de la route, nous croisons des villages agricoles jusqu’à 3000m fait de briques séchées et qui semblent bien plus sophistiqués que les abris de fortune aux abords des villes. Arrivés au départ du trek nous nous retrouvons pour la première fois en présence d’un grand nombre de touristes. Ce trek est en effet l’un des plus connus de la Cordillera Blanca. Après avoir lâché 130 soles pour l’entrée dans le parc, nous commençons par une grimpette le long du Santa Cruz. Au fur et à mesure que nous avançons, nous découvrons de beaux panoramas sur des lacs d’émeraude et sur les nevados de la cordillère. Le chemin est balisé tout le long par des bouses de vaches qui paissent pas dizaines et abîment malheureusement les bosquets de fleurs sauvages. Nous établissons notre campement au bord d’un lac vers 4000m d’altitude en espérant ne pas souffrir du “soroche”, le mal des montagnes, car nous n’avons pas fait de réelle acclimatation.

bivouac

Le passage du col (4750m) J-2

le col Après une nuit de sommeil léger sous une tente battue par le vent, nous nous mettons en route tôt le matin. Un chemin secondaire nous amène vers un mirador, d’où nous contemplons l’Alpamayo, un des plus beaux sommets du monde parait-il. La journée est grise mais le plafond nuageux ne nous cache que certains sommets, laissant apparaître la majeure partie de ce paysage spectaculaire. Après 2h de marche, nous arrivons au pied de la montée du col de Punta Union, une montée un peu raide de 500m qui nous amène au faîte de notre randonnée, à 4750m d’altitude. Au fur et à mesure les pas se font un peu plus lourds et ce qui nous aurait pris une petite heure dans nos chères Pyrénées nous prend un bon 2h. En haut le spectacle vaut le détour. Nous avons une vue splendide sur la première moitié du parcours et un panorama dégagé de la suite qui nous attend. La température étant très agréable malgré la hauteur, nous en profitons pour faire la pause sandwich. A partir de maintenant, le reste de la journée ne se fera plus qu’en descente. La végétation se densifie. Nous passons une série de lacs et de cascades qui nous amènent dans une large prairie. Il est 16h, la nuit arrive d’ici 2h et il nous reste un peu moins de 3h de marche pour finir le trek. Nous décidons de poser notre tente et de finir tranquillement le lendemain. Comme nous avons un peu de temps, Laeti en profite pour tenir à jour notre journal de bord.

laeti

La fin du Santa Cruz J-3

peruvienne
Levé une nouvelle fois de bonheur après une nuit réparatrice, nous partons en direction du village où nous pourrons trouver les collectivos pour le retour à Carraz. En chemin, nous croisons de charmants petits villages pittoresques où l’on s’active déjà. Certains sont aux champs à labourer à la pioche, d’autres montent des convois formés de boeufs, de moutons et de cochons ensembles. Au dernier kilomètre, le parcours se redresse histoire de laisser un dernier souvenir dans les jambes des randonneurs. Il était temps d’arriver, car la pluie fait son apparition. Nous montons à bord d’un minibus déjà rempli par un groupe de jeunes israéliens et nous mettons cap sur Yungay. Le vieil engin peine à gravir la piste sinueuse jusqu’au col perché à 4700m. Là haut, la fine bruine s’est transformée en flocons. De l’autre côté la descente est vertigineuse. Une série interminable de lacets descend jusqu’à la laguna de Llanganuco. Nous mettrons 3h à rejoindre la ville de Yungay d’où nous prenons un nouveaux bus pour Carraz. Ici en bas, la température est autrement plus élevée et nous rentrons rapidement à l’hôtel nous mettre en short.

ROUTE SINUEUSE

Il est maintenant l’heure de préparer la prochaine étape : 10 jours de vélos qui nous emmèneront à Ayacucho.

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19 responses to “A Carraz”

  1. Et voila l’effet de notre nourriture aseptisée sur nos défense naturelle… j’espère que ça n’aura pas trop gâcher la journée a Seb. Espérons aussi qu’il n’y aura pas trop de parcours nécessitant une escorte, j’imagine que vous ne deviez pas forcément vous sentir très rassurés. Ça fait un peu froid dans le dos de voir cette photo de “guérillero” en arme.
    Votre Voyage, comme on pouvais s’y attendre semble déjà riche expériences, rencontres et découvertes. Continuez a nous tenir au courant, C’est vraiment très chouette de pouvoir vous suivre dans vos aventures

    • Les problèmes de bouffe sont des soucis pour les gourmands. Ca m’arrivera encore, je suis incorrigible quand on parle de cuisine. Ce matin encore j’allais sauter sur des brochettes de coeur de boeuf au marché. Heureusement Laeti veille 🙂

  2. J’espère que Sébastien va mieux et que les forces ne l’ont pas quittés.
    c’est magnifique vos récits.
    Je comprends le gâteau au chocolat après tout ceci.
    Je vous souhaite de belles rencontres pour la suite
    chloé

    • Salut Chloé,

      Les forces reviennent vite après ce genre de péripéties. Et puis j’avais déjà acquis mes galons au Népal. Le Pérou après c’est une rigolade 🙂

      On est impatient de goûter de vrais matés. Au moins les risques sont faibles avec ça !

  3. J’adooooore vous lire. J’ai l’impression d’être avec vous! ici, la vie toulousaine suit son cours… Enfin, nous partons nous aussi bientôt, puisque le départ est maintenant dans 4 jours… On tient le bon bout!
    A très bientôt,
    Gros bisous

    • Et quelles vacances ! Amusez vous bien. Et retiens Damien, qu’il reste quelques ours quand on ira 😉

    • Carrément ! Avec une part de gâteau patate pour les coups durs :p Même si la cuisine Péruvienne n’est pas mauvaise non plus, ça manque juste un peu de finesse parfois

  4. Photos de paysages sublimes et récit haletant; Pépé et moi sommes restés scotchés devant la photo des hommes en arme. Racket ou véritable danger? Vous ne le saurez jamais. Pourvu seulement que cela ne se répète pas trop souvent. En tous cas vous avez très vite été mis dans le bain: chaleur, efforts, mauvaises rencontres et mauvaise bouffe! La totale en une semaine! Et le pouce dans tout ça?
    Bonjour de pépé et mamie qui voudraient un petit mot en réponse au leur
    Maman

    • La photo des hommes en armes vaut son pesant de cacahuètes. En effet, nous ne saurons jamais vraiment, mais vu l’insistance de toutes les personnes, ce n’est pas plus mal. D’autant qu’ils ne nous ont rien fait payer et qu’ils étaient plutôt sympathiques à vrai dire.

  5. Profitez bien,
    C’est charmant de nous répondre.
    Je pense bien à vous.
    Vous n’avez toujours pas bu de maté ? cela sera pour plus tard mais c’est sûr qu’un maté infusé longtemps ( bien 15 minutes) c’est parfait pour les dérangements et la fatigue

  6. A chaque fois que je vais sur votre cite j’ai l’impression de voyager. c’est très bien pensé…superbe!

  7. Même si j’adore les photos de paysage, ça fait plaisir de vous voir aussi sur les photos.
    Je ne sais pas si c’est volontaire, mais la similitude de position ( assise) entre laeti et la locale de la photo juste en dessous est frappante.
    Laeti troc un chapeau de paille contre l’ordi et tu pourra t’installer las bas ;).
    D’énormes bisous et bon courage pour les 10 prochains jours

    • Les changements de météo sont pas mal liés aux altitudes où nous nous trouvons. Et ça peut changer pas mal au cours d’une même journée. Hier par exemple, nous sommes passés de 4000m à 1900m. Autant dire qu’on était pas habillés pareil le matin et le soir 🙂

  8. Coucou les globetrotter!
    On vous savait un peu barges…mais là quelle folie! Pour des amoureux des sensations vous n’êtes plus en reste! On a plaisir (et un peu peur aussi je dois l’admettre) à vous suivre dans vos périples les plus incroyables. Parfois-même on croit rêver!
    On vous attend à Ayacucho…..
    On pense à vous tous le jours. Prenez soin de vous car on veut pouvoir vous lire encore et encore.
    Bises,
    Morgane, Pierre, Jules et notre petite Emma qui est rentrée à l’école ce matin (même pas peur ni de pleurs!)

    • Hello,

      Là c’est à mon tour de prendre soin de ma chérie. Elle a chopé quelque chose qui ressemble un peu à de l’angine et ça l’a rendu toute faible. Du coup on fait un petite pause dans le parcours le temps que ça aille mieux. Ca permet de tester l’efficacité de la trousse à pharmacie … Heureusement aussi, le Pérou n’est pas un pays du tiers monde et il y a tout ce qu’il faut pour nous remettre d’aplomb.

      Bonne rentrée

  9. Une angine?, Connaissant Laeti, ça va la freiner au moins une soirée complète. Dorlote la bien et essaie de la convaincre de se poser au moins un jour de plus , que l ‘on puisse avoir une chance de se retrouver sur Skype. Bisous à tous les deux
    Mum

  10. mince alors, c’est les changements d’altitude qui la fragilisée ?
    Prenez bien soin l’un de l’autre.
    Merci pour tous ces récits merveilleux
    offre lui un gâteau au chocolat…