Trekking dans le Fjordland et derniers tours de roue


Milford Sound Cruise

Milford SoundDeuxième levé à l’aube d’affilé pour avoir le bus. Nous nous améliorons ces temps-ci ! Nous expédions le petit déjeuner pour monter à bord juste à temps et parcourir les 300 kilomètres de route qui mène à Milford Sound, distant de Queenstown de 60 kilomètres à peine à vol d’oiseau. Bien que la fatigue se fasse un peu sentir nous préférons rester à l’écoute du chauffeur bavard qui explique tout un tas de choses à son micro. Entre vérités établies, bobards flagrants et blagues, nous passons finalement un bon moment dans ce bus. La route est très belle à partir de Te Anau. Elle serpente à travers forêts et plaines pour nous amener jusqu’au tunnel dont nous avait parlé des cyclos rencontrés sous la pluie de la West Coast. Il marque le début d’une descente vertigineuse vers Milford Sound que peu de cyclos osent remonter par la suite. Et franchement nous ne sommes pas fâchés d’être en bus pour une fois. Il pleut, il fait gris et les vues sont très bouchées. Les façades de roches tout autour de nous sont très raides et striées d’une myriade de petites cascades dont certaines n’existent que quand il pleut, donc assez souvent quand même.

La croisière se passe sur le sound brumeux qui se dévoile petit à petit devant nous. Les parois sont toujours aussi raides ne laissent pas beaucoup de places aux quelques phoques qui dorment sur les rares rochers qui dépassent de l’eau. Alors que nous revenons au port, le soleil dégage la vue et nous libère le mont Mitre en guise de cadeau de départ. Nous remontons dans le bus qui nous dépose un peu plus loin, dans un lieux appelé le Divide. Les autres passagers ne semblent pas nous envier devant les nuages gris qui menacent. Toute fois il ne pleut pas et nous démarrons donc le trek sous une météo qualifiable de bonne dans le Fjordland néo zélandais. Nous avons même droit à quelques petites éclaircies qui s’intensifient le soir. Nous arrivons rapidement au campement. C’est une grande zone plate bordée d’arbres et parsemée de fleurs où seule une tente est déjà posée.

Route Burn Track

Lake MackenzieLa journée démarre sous de bons hospices. La météo est grise certes, mais le ciel n’est pas trop chargé, il ne pleut pas et nous avons même le droit à de belles éclaircies, une autre belle journée dans le Fjordland. La rainforest est splendide. Les rayons de lumière s’infiltrent entre les branches des arbres et découpent les feuilles de fougères pour donner une atmosphère brumeuse. Nous nous arretons souvent pour observer les fleurs qui sortent des tapis de fougeres. La route passe au pied de l’impressionnante Earland falls. Les filets d’eau arrivent de plusieurs dizaines de mètres au dessus de nos têtes et provoquent un vent humide qui nous rafraîchit rapidement. Les pluies importantes des jours précédents ont gonflé tous les cours d’eau de la région, ce qui ajoute encore à la superbe de cette cascade. Nous marchons d’un pas léger sur ce chemin qui monte doucement jusqu’à arriver à un refuge au bord du lac Mackenzie. Un petit espace de roches plates donnant vue sur le lac nous suggère d’y faire la pause pique nique.

Après la séance de photos de rigueur, nous reprenons le cours de la ballade qui monte toujours aussi tranquillement vers le col de Harris Saddle, point culminant du trek avec ses 1400m. Bien qu’en partie bouchée par les nuages insistants, la vue du col permet tout de même d’apprécier le relief qui nous entoure, les montagnes qui se jettent dans la mer et forment les fjords. Nous profitons d’un abri pour déposer nos sacs et monter le dos léger vers un sommet tout proche. OrchidéeLa grimpette est raide et glissante et il faut s’accrocher aux rochers pour franchir certains passages délicats, ce qui n’a rien pour nous déplaire après les quelques heures passées sur le sentier principal si propre et si aménagé. La route Burn est en effet très travaillée. Tous les 20m une petite rigole est creusé pour évacuer les eaux des pluies qui peuvent être torrentielles et des petites passerelles de bois permettent de passer le moindre filet d’eau de plus de 30cm de large. Là haut, la vue est encore plus belle. Nous voyons le chemin qui nous attend ensuite; une longue descente tranquille taillée dans la roche à l’aplomb du lac.

Au bout d’une vallée large, nous arrivons au dernier refuge du trek qui semble bondé. C’est un complexe de 3 gros bâtiments où s’affairent de nombreuses personnes à préparer leur couchage ou leur repas du soir. Les refuges de montagnes sont souvent séparés en 3 parties : une réservée au personnel du refuge et qui ressemble à un petit chalet tout équipé, une autre réservée pour les marches guidées et qui jouissent aussi d’un certain confort et une dernière bien plus basique pour les marcheurs indépendants. L’aventurier indiscret qui s’égare dans les parties réservées aux marches guidées est vite remis dans le droit chemin.

Harris SaddleLa fin de la route serpente longuement dans une rainforest qui étouffe le peu de lumière qu’il reste en cette heure tardive. Comme souvent les derniers kilomètres paraissent contenir un peu plus de mètres que les premiers et nous ne sommes pas fâchés d’arriver au pont qui nous permet de sortir de cette forêt. La ballade n’est pas tout à fait finie pour autant. Nous poursuivons en direction d’un campement situé aux abords du Lac Sylvan à quelques kilomètres d’ici. Une fois arrivé sur place nous trouvons un camping du DOC propret mais qui est posé au milieu de nulle part et soumis au vent et nous décidons de poursuivre à nouveaux dans l’espoir de poser la tente au bord du lac. La forêt que nous traversons alors est très différente et ressemble plus aux nôtres. Le chemin n’est pas toujours simple à suivre car de nombreux arbres barrent la route. Lorsque nous arrivons aux berges du lac, elles n’offrent aucune possibilité de camping. Les arbres s’avancent jusque dans l’eau sans laissé la moindre place. D’un naturel têtu, nous poursuivons le long des berges et sommes récompenser par une petite plage de cailloux fins offrant, comble du luxe, un petit espace parfaitement abrité du vent.

Rees Dart Track

Day1

Premier contact avec la Dart riverNous nous levons tardivement de notre bivouac sur la plage. La journée d’hier et la pluie qui résonne sur la tente ont tous les arguments nécessaires pour débouter le peu de volonté que nous avons. Sans compter le remue-ménage incessant des souris qui sont venues visiter nos sacs toute la nuit, et celui des oiseaux s’amusant sur les cordes de notre tente depuis l’aube. Nous arrivons tant bien que mal à démarrer vers 10h sous une météo qui s’est bien améliorée. Le chemin qui passe par la forêt est difficile. Il faut passer les arbres morts et leurs branches qui gisent à travers le chemin. Ce parcours d’aventure nous amène enfin à une cabane au bord de la superbe rivière XXX et son eau turquoise. Mais le charme des lieux passent vite lorsque les nuées de sandflies s’invitent à la fête et nous poursuivons rapidement notre avancée. Des canoës sortent du canyon et nous saluent depuis leur embarcation. Nous les recroisons un peu plus loin alors qu’ils s’amarrent pour un pique nique dans l’herbe. Leur guide nous propose de croiser la rivière sur son canoë mais ce n’est pas la bonne. Nous devons en effet une ou deux rivière à traverser pour rejoindre le démarrage du second trek et parait-il, c’est faisable. Nous traversons la première sans soucis. L’eau fraîche qui descend des glaciers nous arrive à mi-mollet.

Dart valleyRassurés par cette première expérience, nous nous dirigeons vers la Dart river, mais celle-ci est un peu plus large que le filet d’eau précédent. Le courant est plus fort et surtout, le sable gris qu’elle charrie empêche complètement de voir la hauteur d’eau qui nous attend. Nous tentons une première traversée, mais avant la moitié, Laetitia a déjà de l’eau jusqu’à la taille et elle commence à se faire un peu chahuter par le courant. Nous rebroussons chemin et remontons la rive droite en quête d’un passage plus simple. Nous retentons plus loin, toujours sans succès. Le chemin du trek nous nargue de l’autre rive. Nous finissons par trouver un passage particulièrement large. La traversée est longue, à tâtons et nos jambes se refroidissent à toute allure. Heureusement que le soleil réchauffe le haut du corps. Un banc de galet semble s’étaler sous nos pieds et part en travers à 45° vers notre Graal. Pas à pas, nous avançons. Les deux rives sont maintenant à plus de 10m et l’eau accepte de rester à mi-cuisse. Plus que 5m … 2m et enfin c’est le salut. Les jambes sérieusement rafraîchies et un grand sourire en travers du visage, nous contemplons le résultat de nos efforts : 2h pour avancer d’un bon 500m. Il est maintenant 14h et la pause sandwich s’impose.

Nous sommes chassés de nos rêveries par une vague de froid et de grêle qui s’évapore aussi vite qu’elle nous est tombée dessus. Au moins elle nous aura remis en route. Le trek est annoncé en 4 à 5 jours et nous avons un jour et demi pour le finir. Le challenge est engagé. Le chemin commence par faire les montagnes russes dans une forêt tranquille qui grouille de souris. Nous les voyons s’échapper frénétiquement devant nous et sauter dans tous les sens. De temps en temps, les arbres nous autorisent des vues sur la vallée et la rivière en contre bas. Quelques jet boats viennent brièvement perturber le silence qui règne. Nous arrivons au premier refuge, Dayles flat hut, en fin d’après-midi. A peine nous sortons la carte pour trouver notre lieux de bivouac que nous sommes à nouveau assaillis par les sandflies. Il y a des lieux comme ça où il ne fait pas bon traîner en Nouvelle Zélande.

Cattle FlatCattle Flat est annoncé à 2h de marche et semble être un endroit sympathique pour nous poser. Nous y arrivons en fin de journée après un passage de forêt grouillant de rongeurs surpris de voir encore des hominidés en marche. Cattle flat est un long plat de 5 km de long au bord de la rivière ou pousse des herbes qui ressemblent à du blé et il est agréable de traverser ce champs de hauts graminées qui viennent caresser nos jambes et nous ferra un matelas douillet pour dormir. Au dessus de nos têtes, d’épaisses couches de glaces ornent les crêtes malgré la distance ils nous paraissent colossaux. Nous dégotons un petit promontoire avec juste ce qu’il faut de plat pour nos 3m² dans cet endroit superbe et nous lançons alors la cantine mais alors que nous buvons notre soupe, le réchaud tombe en panne d’essence alors que l’eau des pâtes ne bout pas encore. Ce sera donc les sandwichs de demain qui remplacerons. En tout cas l’eau chaude n’est pas perdue pour tout le monde. Sébastien qui une fois de plus n’avait pas eu le courage de suivre Laetitia dans sa toilette vivifiante dans la rivière en profite donc pour se rincer à l’eau chaude sous les yeux jaloux de sa compagne. Nous nous mettons enfin au lit sous un millier d’étoiles après avoir bien rentré tout ce que nous pouvons dans la tente en perspective du ballet nocturne de nos rongeurs préférés.

Day 2

Vue sur les glaciersChose qui ne nous était pas arrivée depuis longtemps, la tente est toute givrée ce matin. La lumière rasante éclaire à peine les graminées tout autour de notre perchoir qui est aussi celui d’une foule d’oiseaux énergiques qui égayent notre réveil de leurs chants. Nous replions le camp et prenons la direction de la dart hut, point de départ de l’ascension du col de Rees Saddle. Il y a des détails qui vous permettent de savoir que vous êtes le premier marcheur de la journée: les nombreux animaux qui détalent à votre arrivée, les herbes gorgées de rosée qui vous trempent le bas des jambes, mais l’indice le plus révélateur est sans doute les centaines de toiles d’araignées en travers du chemin et que l’on se prend dans la figure. Nous arrivons au refuge sans croiser de monde et celui-ci est vide lui aussi. La présence de sacs à dos indique néanmoins que nous ne sommes pas les seuls à nous aventurer par ici. Sans doute sont-ils partis vers Cascade Saddle pour aller admirer la vue sur les glaciers.

D’ici le chemin monte droit et sans détour dans la pente et nous devons régulièrement nous agripper à tout ce qui traîne pour nous hisser le long du torrent. Derrière nous une belle mer de glace se dévoile au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude. Nous regrettons un peu de n’avoir pu parcourir ce trek dans l’autre sens tant les vues dans notre dos sont plus spectaculaires. Dans cette réserve naturelle il n’y a pas de pâturage et la diversité florale s’en ressent. La végétation alpine nous régale de quelques fleurs et de petits arbustes dont certains parfument le sentier de leur effluves douces et sucrées. Laetitia aperçoit même une petite fleur discrète aux allures d’Edelweiss. Mais ce terrain d’aventure ne serait en être un sans quelques embûches et il nous faut bien nous méfier de certaines plantes un peu moins commodes; comme cette petite plante rase aux graines fourchues qui s’agrippent à la peau dans une brûlure brève mais vive, ou bien cette plante grasse aux feuilles longues et rigides armées d’une aiguille qui n’a aucune difficulté à percer notre faible carapace. Ces sentinelles veillent peut être ce que les randonneurs n’aillent pas s’égarer hors du chemin.

Rees valleyA l’approche du col la pente s’assagit un peu et nous nous retrouvons à nouveau dans un champ d’herbes hautes coincé entre deux belles crêtes déchiquetées et éventré en son centre par le torrent qui y a creusé un profond canyon. Le col n’est qu’à 1470m, mais le paysage y ressemble à celui à celui de nos Pyrénées 1000m plus haut: des herbes rases mêlées à une roche grise, le tout balayé par un petit vent frais. De l’autre côté, la descente démarre raide pour rejoindre la rivière Rees qui n’est encore ici qu’un petit filet d’eau discret. La vallée s’étend loin devant nous tandis que dans notre dos la vue sur les glaciers laisse apparaître un peu plus leur taille impressionnante. Le chemin suit la rivière Rees sur sa rive gauche, tantôt s’en éloignant un peu, tantôt prenant un peu de hauteur. Vers 16h nous atteignons le refuge de Shelter Rock où quelques personnes ont déjà posé leur sac pour la nuit. De notre côté, un panneau indique 5h de marche pour atteindre notre but. Ces gens seront peut être déjà couchés avant que nous puissions poser nos sacs.

Les corps sont mis à rude épreuve et les premières petites gênes font leur apparition. Une petite douleur au pied pour Laetitia et une au genou pour Sébastien. Nous croisons quelques randonneurs qui montent vers le refuge. Il y aura du monde ce soir. Après un bref passage en forêt nous atteignons la vallée large et plate que nous apercevions depuis le col et qui s’étend devant nous à perte de vue. Dans ces herbes hautes d’un bon 80cm certains poteaux de marquage du chemin ne se distinguent qu’une fois arrivés à leur hauteur. Résultat nous perdons quelques fois la trace et nous nous retrouvons à patauger dans des terrains marécageux pour rejoindre le sentier. La douleur dans le genou de Sébastien ne passe pas et s’affirme même un peu plus à chaque kilomètre. Sans grande conséquence sur le plat, elle s’avère bien plus gênante en montée et en descente. Justement au moment où le chemin passe son temps à monter et descendre les coteaux pour éviter la rivière qui s’approche un peu trop du bord. Laetitia soulage alors son homme de quelques kilos qu’elle ajoute courageusement à sa charge et nous poursuivons coûte que coûte. Ici autour il n’y a rien, pas même une ferme. Il nous faut donc poursuivre jusqu’au bout pour espérer trouver un véhicule qui pourra nous ramener à Queenstown. Les chances d’en trouver un ce soir semblent nulles en tout cas. Mais nous souhaitons être au parking ce soir pour profiter demain matin des voitures qui viendront déposer les randonneurs.

Muddy Creek flatNous passons 25 Mile hut sans la voir puis passons une rivière où les sandflies, toujours prêtes à nous motiver à bouger ne nous laissent pas le temps d’enlever les chaussures pour traverser. Une peine que nous n’aurions pas dû prendre étant donné qu’un kilomètre plus loin, une zone marécageuse nous oblige à mouiller les pieds jusqu’au chevilles. La vallée s’étend toujours et ne semble pas vouloir se terminer. Encore une rivière à passer, puis nous atteignons une route de graviers, mais toujours pas de signe du parking final. Il est 21h passée lorsque nous y arrivons enfin. 3 voitures y sont garées, mais aucun signe de vie. Nous allons planter notre tente dans une clairière non loin et démarrons un feu pour le repas du soir. Mais avant de manger, nous profitons de l’abondance de bois pour chauffer une casserole d’eau en guise de douche, bien plus sympathique que la perspective d’une toilette dans la rivière sous le vent glacial. La nuit tombe vite et nos paupières s’alourdissent avant que nous puissions finir de savourer nos pâtes à l’eau. Nous nous endormons rapidement du sommeil du juste dans le confort de nos duvets.

Back to QT

QueenstownNous nous réveillons tranquillement vers 8h après une nuit reposante. Alors que nous traînons un peu, un minibus arrive pour déposer des randonneurs. Sébastien file négocier un retour en ville et nous replions la tente en 7 minutes chrono pour monter dans ce véhicule providentiel. Un beau coup de chance alors que nous nous demandions bien comment nous allions faire pour revenir en ville. Nous y arrivons assez tôt le matin et profitons de la ville ensoleillée pour flâner un peu avant de reprendre le vélo. Nous passons acheter de nouvelles chaussures, les nôtres trop usées sont peut être responsables des différentes douleurs. En tout cas les semelles lissées par les kms nous ont valus quelques belles chutes. Nous avons trois jours pour rallier Dunedin par le Otago Central Rail Trail, une piste cyclable de 150 kilomètres en dehors de la route. Malheureusement pour nous, les premiers kilomètres réveillent la douleur de genou et nous sommes bien contraints de renoncer. Il y a 80 kilomètres pour rejoindre la piste cyclable et 50 de plus derrière pour rejoindre Dunedin, soit trois journées de vélos qui seront difficiles à parcourir sur une jambe.

C’est donc bien malgré nous que nous optons pour un bus vers Dunedin, pour Sébastien en tout cas. Laetitia ne renonce pas à parcourir la piste et se fera déposer au début. Nous nous remontons le moral au près d’une énorme glace et profitons d’un peu de temps pour ré-imperméabiliser notre tente.

Après 5 mois de voyage

Otago central rail trail

Laeti au départCette journée démarre par un bus matinal. Laëtitia descend du bus 80 km plus loin dans le village de Clyde et Sébastien continue en bus pour aller récupérer la voiture à Dunedin 2 jours plus tôt que prévu. Le rendez vous est donné à Midllemarch 150 km plus loin. Je m’engage donc sur le fameux Central Otago Rail Trail, ancien chemin de fer reconverti en piste gravillonneuse réservée aux cyclos. Le départ se fait du petit village typique de Clyde avec ses quelques battisses du début du siècle. La piste traverse la région de l’Otago, je suis loin de la cote ouest. La région a été très habitée au début du siècle lors de la folie minière. On creusait partout pour trouver de l’or, les plus chanceux sont juste rentrés dans leur frais. Il n’ y a pas de forêt, que des pâtures à moutons. Le vélo déroule tout seul sur cette piste avec peu de dénivelé. Il faut dire que mon vélo est léger ayant laissé quelques affaires à Seb, et en plus il n’y a pas de vent. Je traverse des petits villages qui sont passés de 800 âmes à 25. Les petites gares de train ont été reconverties en panneaux touristiques avec des photos anciennes. J’ai du mal à imaginer qu’il y ait eu autant d’activités en voyant les photos de trains de marchandises plein à rabord.

Otago sceneryJ’apprécie beaucoup les paysages qui défilent et me font penser à la Navarre. Les pâtures sont dans les tons jaunes et les montagnes au loin tirent sur les marrons, même les fleurs sont jaunes. Quelques roches viennent casser la monotonie de ces vallons. Au détour de chaque colline un nouveau point de vue très dégagé sous un ciel bleu et tout ça loin des automobilistes essayant d’écourter le plus possible leur trajet. J’entre alors dans des gorges où il me faut traverser 2 tunnels dont on ne voit pas le bout depuis l’entrée. Je ne sais pas pourquoi je ne suis jamais rassuré de les traverser sans mon homme. Il y fait frais. Les yeux commencent à peine a s’habituer que déjà la sortie m’aveugle. Dans ces gorges, quelques faucons volent et plongent vers la rivière en contre bas. Il faut traverser quelques viaducs aériens.

Au détour d’un virage j’aperçois 2 autres cyclos vêtus des derniers vêtements ultra sophistiqués indispensable à la pratique du vélo. Je m’amuse à les rattraper et à les voir accélérer à mon approche. C’était trop prévisible … Alors que je traverse de nouveau des gorges, je me vois obligée de ralentir dans les descentes pour ne pas rouler sur des lapins. Je n’ai jamais vu autant de lapins, ils ne doivent pas être chassés car il ne s’enfuit même pas lors de mon passage. La journée a passé à toute allure. Les derniers kilomètres sont moins intéressants, alors je me met à appuyer sur les pédales pour rejoindre Seb qui a du s’ennuyer ces quelques heures sans sa pile atomique de femme. J’espère que son genou va mieux même si je sais qu’il va sans doute falloir 10 jours de repos au moins si c’est bien une tendinite. J’arrive à Middlemarch à 20h, Seb est au rendez avec notre petite voiture de location qui nous permettra de remonter à Auckland. Nous prenons un bière locale bien agréable et allons poser la tente à 10 km sur un spot idéal que j’avais repéré auparavant.

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13 responses to “Trekking dans le Fjordland et derniers tours de roue”

  1. J’espère que la tendinite de seb n’est pas trop grave et qu’il se remettra.

    J’avais une question : j’ai lu qu’avant dunedin, vous vous êtes séparé. Ca vous arrive souvent? Sans tel vous vous donnez des points de rendez vous?
    Quid d’un souci?

    Les lapins laeti je t’en montrerai des centaines: sur les bases aérienne^^ c’est le refuge numéro un 🙂

    PS: je fais toute la saison de snowboard avec des trek raquettes et surf sur le dos^^ je pense a vous 😉

    • Le genou se soigne tranquillement. Heureusement on fait pas mal de repos en ce moment. Donc ça tombe bien.
      Pour le coup de la séparation, on le fait pas très souvent. De temps en temps Laeti a envie d’aller courir ou bien Seb est un peu diminué et dans ce cas on s’arrange pour que les deux n’en pâtissent pas. Du coup elle part faire un petit truc à la journée et je l’attend à la sortie. Ou bien sagement dans un bar si c’est une boucle. Sans téléphone il y a une petite part de risque c’est vrai, mais elle ne se lance pas non plus dans des challenges et on est souvent dans des endroits fréquentés, en cas de pépin on compte sur la présence d’autres personne.

      Sympa les rando snow board. C’est un truc qui me tentait beaucoup. J’hésite presque à me remettre au ski pour ça.

  2. coucou de Normandie ou de Sibérie car chez nous il fait très froid vous nous envoyez encore de superbes photos et un récit toujours aussi détaillé il faudra que je prenne le temps de tout lire nous vous souhaitons de bien poursuivre votre voyage nous vous embrassons tous les deux

  3. leaticia, le fait que tu te sépares de seb pour partir seule me fait froid dans le dos, est-ce bien prudent? vous êtes quand même exposés à tant d’aléas dans ces contrées. J’espère que le problème du genou de seb ira en s’améliorant, je vous souhaite beaucoup de courage et de belles rencontres pour la suite de votre voyage.
    je vous embrasse – yvonne

  4. ça y est j ‘ai rattrapé tout mon retard: que d’épisodes ! Mais en lisant tout d’une traite j ‘ai l ‘impression que la NZ vous a réservé plus de surprises pas très sympa que l ‘Amérique Latine? Mouches et moustiques, plantes agressives, beaucoup de pluie , de vent, de froid. Le froid y est peut être aussi pour quelque chose dans cette affaire de tendinite?
    J ‘espère que l ‘Asie vous sera plus clémente.
    En tous cas les photos que l ‘on peut admirer bien au chaud de chez soi sont sublimes: vous nous faites voyager sans avoir à subir les moustiques et la pluie….

  5. Moi aussi je viens de rattraper mon retard, faut dire que vous utilisez bien votre clavier et l’appareil photo. Il y a assez de matériel pour faire un iBook 🙂

  6. Beau séjour à vous deux.

    J’espère que tout va mieux ce jour pour Sébastien.

    Je compte moi aussi sur toute la population et les autres pour bien vous accueillir et prendre soin de vous même si je suis sûr que vous le faites très bien entre vous.

    Pas mal le Bolide…

    Merci encore pour les supers photos et bravo aux chaussures de vous suivre, elles sont moins souriantes que vous mais il faut tout de même féliciter votre matériel de tenir malgré toutes les embuches que vous vivez.

    Combien de temps ont elles vécues avec vous ces chaussures ?

    Je comprends Lætitia de continuer à vélo surtout alléger mais il vrai que à deux nous vous sentons plus fort
    Je vous embrasse
    Merci pour les photos où l’on vous voit

    • Hello,

      Pas de panique, tout revient dans l’ordre pour ceux qui arrivent à se reposer un peu; ce qu’on a réussit à faire sur les 10 derniers jours de Nouvelle Zélande ! Les premiers coups de pédales à Phnom Penh indiquent que c’est bon, le genou tient ! Même pas mal 🙂

      C’est même gonflés à bloc que nous sommes débarqués ce matin même au Cambodge dans une chaleur étouffante et un brouhaha qui nous rappellent avec plaisir nos premiers pas latinos américains.

  7. Ce n’est pas prudent de se séparer ! J’aurai peur d’être pris en otage ! Je ne me sentirais pas rassuré !
    Soyez prudents ! soyez responsables pour que vos vacances se passent pour le mieux possible. Je vous sais courageux et frondeur … alors venez en France affronter la neige, le verglas et les températures négatives qui persistent entre – 10 degrés et – 25 degrés avec un vent glacial !!! Portez vos doudounes !

    J’espère que le genou de Seb ne l’handicape pas trop : pommade de niflugel ou kétum, voltarène !!! (si vous en trouvez)
    En fait, on vous envie quand on lit et relis le récit de vos aventures illustrées de belles photos ! Bravo à Laëtitia quand à un moment, elle se charge comme une mule pour aider Sébastien. Bonne continuation en Nouvelle Zélande !

    Et quand j’essaie de me faire plaindre par Valérie en lui parlant du froid et de la neige, elle me dit qu’elle est en maillot, qu’elle se baigne et qu’il fait 30 degrés en Guadeloupe ! hi hiiiiii !!!!!

    Et merci encore pour la carte de bonne année qui m’a fait plaisir et que j’ai sous les yeux.

    Bisous

    Bernard

  8. Belle route à vous deux les amoureux,

    Je suis heureuse de vous lire aussi bien et heureux. Bravo pour le repos.

    Vous voilà en route pour de belles rencontres et de belles traversées.
    Il me tarde de vous lire.
    Profitez bien
    je vous embrasse
    Chloé

  9. tantôt inquiets devant votre témérité, tantôt rassurés, nous suivons votre périple avec grand intérêt. Soyez tout de même vigilants, on entend ici tant d’horreurs, Gros bisous Pépé ét Mamie

  10. Coucou

    Ca ne m’étonne pas de vous voir prendre des risques comme la traversée de la “Dart River”, de marcher jusqu’à épuisement et de vous embarquer seuls dans l’aventure.
    En tout cas Seb, tu as bien raison de faire des pauses, mais tu devrais obliger Laeti à en faire quelques unes. En plus je vois que de temps en temps elle court!!!!!!!! Non mais Laeti, tu trouves que tu en fais pas assez dans la journée!!!!
    Sinon les photos sont magnifiques !
    Bisous et faites attention à vous deux.

    • On a quand meme reussi a faire disparaitre la tendinite pendant 10 jours de pause. On est pas fous furieux non plus 🙂 On a juste pas envie de se pauser trop tot dans la journée. Et il y a tellement de choses a voir et si peu de temps pour tout faire … du coup on en fait un maximum quand on peut.