Toujours plus au sud


En route pour la West Coast

85km, +650m

moustiquaireNous quittons le camping pour reprendre la route. Cette petite journée de pause n’aura pas été vaine et les jambes sont pleines d’énergie. On nous a annoncé une journée de pluie, mais finalement c’est une belle journée ensoleillée. En passant la ville de Motueka, nous en profitons pour faire une pause pique nique et ravitaillement de nourriture et de $. Pour la première fois depuis Picton nous avons la possibilité de prendre une route secondaire … enfin! Celle-ci longe la rivière sur la rive opposée à la route principale en passant au milieu des fermes de moutons. De temps en temps nous traversons des villages dont certains ont eu l’idée sympathique d’organiser de petites expositions retraçant l’histoire du lieu. Apparemment les villages sont bien plus déserts maintenant qu’il ne l’ont été il y a 100 ans. Un train permettait même de les relier entre eux. Nous levons les yeux de temps en temps pour observer la chaîne de montagne que nous longeons.

Alors que l’heure avance nous avons du mal a trouver un endroit pour poser la tente. Chaque parcelle de terrain est enfermée derrière des barbelés et les maisons sont parfois situées loin derrière les barrières fermées à clef. Deux arbres magnifiques nous font de l’œil derrière un pont et par chance la route qui y mène est dégagée. Nous allons demander à la ferme d’à côté pour y poser le bivouac. Pas de soucis, en tout cas en ce qui concerne notre voisin immédiat. Très vite, c’est une attaque en règle des sandflies. Ces petites mouches noires ne laissent pas de répis aux gens qui ont la mauvaise idée de s’arrêter. En vélo ou en marche, tant que nous nous déplaçons, elles ne viennent pas, mais il suffit de se poser quelques secondes pour voir voleter les sentinelles qui ont vite fait de rameuter le reste de la troupe. Nous déballons alors pour la première fois notre moustiquaire que nous tendons sous les arbres pour pouvoir profiter de notre repas.

The Buller Gorge

91km, -760m

incendieC’est une nouvelle fois tardivement que nous décollons. La route est encore asphaltée sur quelques kilomètres, mais très vite nous passons sur une piste de gravier qui nous fait penser à un ripio de luxe par rapport aux routes boliviennes. Nous passons les hameaux de Tui et de Kaka puis arrivons dans une zone d’arbres calcinés. L’incendie à l’air d’avoir eu lieu il y a un bon moment mais la végétation peine à se reconstruire alors que tout autour elle est luxuriante, constituée de petits arbres et de fougères. Il fait beau et alors que nous approchons de la route principale, nous nous accordons une petite sieste au soleil, dans les duvets pour nous protéger des sandflies. Lorsque nous retrouvons la route 6 très passante, nous sommes rattrapés par une une belle averse dont nous nous protégeons sous un abri providentiel. Quelle chance d’avoir pu finir cette sieste au sec. C’est maintenant des trombes d’eau qui nous tombent dessus. Deux autres cyclos nous rejoignent bientôt sous le toit et nous partageons récits de voyage et bons plans sur la route en attendant une acalmie. Lorsque que le déluge revient à un niveau acceptable, nous reprenons tous la route chacun de notre côté. Il y a de moins en moins de fermes et de plus en plus de forêts. La vallée se creuse et les abords se redressent un peu.

Nous passons la ville de Murchisson et bifurquons à droite en direction de Westport pour rejoindre la Buller Gorge et la maison de Bob Wallace, un ancien cyclo touriste qui a choisi de poser ses sacoches dans ce lieu reculé pour y faire pousser son potager. Il a eu aussi la sympathique idée de garder un peu d’espace pour les tentes des cyclos de passage. Bob est à la sieste lorsque nous arrivons et nous sommes accueillis par sa compagne. En guise de maison, 4 grosses poutres délimitent les coins et soutiennent un toît de tôles sous lequel les murs ont été faits avec du filet suffisamment fin pour tenir éloigner une majorité d’insectes. La salle de bain est en fait une baignoire installée dehors et alimentée directement par la rivière, mais qui peut tout de même être chauffée par une bonbonne de gaz pour les jours un peu frais. Ici pas de couverture téléphonique, pas de télévision, simplement les légumes du jardin et l’eau de la montagne. Et encore et toujours ses maudites sandflies dont nous nous protégeons en installant notre fidèle moustiquaire entre la tente et un vélo.

Bob's

Buller Gorge – Cape Foulwind

106km, +860m, -930m

riverIl n’est pourtant pas si tard quand nous sortons de notre sommeil, mais le thermomètre affiche pourtant déjà 25°C, promesse d’une journée chaude et ensoleillée. Du coup, pour démarrer du bon pied, nous commençons par un petit tour à la rivière pour nous rafraîchir et tenter de secouer les neurones encore endormis de Sébastien. Le réchaud nous fait des siennes et malgré plusieurs tentatives de réparation, nous finissons par abdiquer. Pas de thé ce matin … Puis il est temps de se remettre en route en direction de Westport à 90 kilomètres de là. Nous longeons la Buller river sur toute sa longueur dans un paysage vallonné fait de forêt primaire. A Anangahua nous nous arrêtons pour faire le tour de l’exposition sur les différents tremblements de terre qui ont secoués la région depuis les premiers habitants. La Nouvelle Zélande est régulièrement secouée et le dernier tremblement de terre en date à causé de sérieux dégâts dans la ville de Christchurch qui peine encore à s’en remettre aujourd’hui. Un peu plus loin nous nous arrêtons faire la pause pique nique au bord de l’eau. Il fait particulièrement chaud et c’est agréable de se rafraîchir un peu dans l’eau.

De retour aux vélos nous avons la mauvaise surprise de constater la disparition du casque de Sébastien. Apparemment quelqu’un a penser qu’il en aurait plus besoin que nous et à décider de se servir. Après avoir traversé une amérique latine à la réputation sulfureuse sans encombre, nous sommes déçus d’avoir notre premier vol ici en Nouvelle Zélande, réputée elle si tranquille. En arrivant à Westport, la ville semble endormie à cette heure tardive de 19h et nous commençons par faire le plein d’essence. Nous soupçonnons celle que nous avons d’être à la source de nos ennuis de réchaud. En en parlant au pompiste curieux de voir deux vélos se servir en essence, celui-ci voit notre réserve d’essence dans une bouteille d’eau en plastique et nous conseille de la garder plutôt dans une bouteille en verre. En effet, l’essence dissout le plastique et ces particules en suspension pourrait bien être à l’origine de nos malheurs. Nous passons ensuite faire le plein de vivres au supermarché, sans oublier une solution de secours en cas de panne prolongée du réchaud ainsi qu’une petite bouteille de vin Néo Zélandais pour le plaisir. Puis nous reprenons la route malgré l’heure tardive en quête d’un spot de “sneaky camping”.

Devant la maisonDevant le peu d’endroits que nous croisons nous poursuivons la route jusqu’à arriver à Cape Foulwind. Là un grand espace vert nous tend les bras. Nous croisons alors deux dames qui nous déconseillent de nous poser là. Le terrain est apparemment privé et elles ne semblent pas voir d’un très bon œil nos envies de camping sauvage. Elles nous conseillent tout de même d’aller voir le gérant du pub d’à côté qui aurait sans doute une solution pour nous. Au pub en question, nous sommes redirigés vers une maison où le patron, Derek, passe la soirée autour d’un BBQ. Il fait déjà nuit et nos options sont maigres. Nous allons donc frapper à la porte. Nous sommes alors reçus par le fameux Derek qui a un sourire qui part d’une oreille pour arriver à l’autre. Il nous sert la pogne et nous propose de trinquer avec lui avant même que nous ayons eu le temps de faire ne serait-ce que les présentations et nous nous retrouvons une bière à la main au milieu de cette soirée animée.

Quand nous arrivons enfin à lui demander la permission de poser notre tente, il nous propose plutôt de dormir dans la maison qu’il est en train de retaper. La nuit s’annonce humide et nous y serons mieux que dans notre tente. C’est donc dans cette maison magnifique du début du siècle dans un style colonial, sans porte ni fenêtre et avec une vue imprenable sur la mer de Tasman et ses vagues ronronnantes que nous nous retrouvons à dormir sur deux matelas en mousse plus épais que les nôtres. Un sacré accueil et une magnifique leçon d’hospitalité ! Vu l’heure, nous ne nous mettons pas en cuisine et préférons avaler rapidement nos sandwichs de secours avant de nous glisser dans le duvets devant la grande ouverture béante.

The Wet Coast

104km, +-1150m

Face à la merLa nuit a été venteuse et humide et nous ne sommes pas fâchés d’avoir eu cette maison pour abri. Quelle drôle de sensation de se retrouver en camping dans cette maison, soumis au vent et aux quelques gouttes qui parviennent parfois jusqu’à nos visages. Nous émergeons lentement à mesure que la lumière s’intensifie. Lorsque nous sortons enfin, nous tombons nez à nez sur Derek enroulé dans sa serviette. Il part d’un pas décidé en direction de la plage et nous convie à l’accompagner. Arrivé sur le sable, il pause sa serviette sur un rocher et file sans attendre vers les vagues, nu comme un ver. Sans plus d’hésitation nous le voyons plonger la tête la première dans les vagues. Il nous explique ensuite qu’il fait ce petit rituel tous les matins, quelques soit le temps. L’eau n’est en effet pas si froide que ça, mais nous ne nous y trempons tout de même pas au dessus des mollets.

Nous sommes ensuite invités à prendre le café au pub. Résultat nous nous mettons en route assez tard, direction les pancakes rocks. Nous avons 58 km à faire et la marée haute, meilleure période pour y admirer le spectacle des souffleurs et du fracas des vagues, est dans 2h30. Nous poussons alors sur les pédales en espérant ne pas arriver trop tard. Sur cette route assez plate nous filons à bonne allure et avalons les kilomètres. Pancake rocksLa pluie vient s’ajouter au challenge et nous bouche un peu la vue sur cette West Coast si réputée, mais elle ne parvient pas à nous ralentir. Nous arrivons sur place au bout de 3h30 pour bénéficier de la fin de la marée haute et d’une trêve de la pluie.

Les souffleurs sont encore actifs et nous offrent de belles gerbes d’eau tandis que de grosses vagues poussées par le même vent qui nous a un peu aidé en chemin viennent se briser sur les fameux Pancake rocks. Ces rochers tirent leurs noms en partie de appellation maori du lieux, Punakaiki, couplée à l’aspect de la roche en couches fines entassées sur plusieurs niveaux. Au retour de la pluie, nous mettons le cap au sud. La route longe une côte superbe de falaises sombres et de plages de sable noir à droite et de la forêt dense à gauche. La pluie vient et s’arrête constamment et nous passons notre temps à mettre, enlever et remettre nos protections pluie. Nous finissons tout de même par être assez mouillés au final. Avant d’arriver en ville, nous décidons de nous poser dans un petit camping pour bénéficier d’une douche chaude. Après 4 jours de camping sauvage, l’idée de se décrasser réellement fait mouche.

Journée pluvieuse

La tempête

7km

La tempête règne toute la nuit. Vers 3h du matin nous sommes même réveillés par un vent violent qui secoue notre tente dans tous les sens. Nous l’avions choisie pour qu’elle résiste aux vents patagons, mais nous l’aidons tout de même un peu en maintenant les arceaux de peur qu’ils ne cassent. Une pluie violente vient s’ajouter au remue-ménage. Certains vans trop exposés au vent sont contraints de bouger pour ne pas se coucher. Dans notre abri de toile, nous n’en menons pas large. Au réveil une marre inonde le fond de la tente et tout est mouillé. Dehors le vent et la pluie n’ont toujours pas cessés. Nous mettons tout dans le sèche linge du camping, et patientons impuissants devant les éléments. Vers midi nous profitons d’une acalmie pour tenter notre chance dehors et nous rendre dans la ville de Greymouth à 7 km d’ici pour refaire nos réserves qui sont au plus bas.

Nous y parvenons sans être trop mouillés mais en arrivant sur place la pluie est repartie pour un tour. Sous les rideaux de pluie violente, personne ne sort. Tous attendent patiemment le moment opportun pour rejoindre leur voiture. Notre peu de motivation tombe littéralement à l’eau et nous nous posons dans un backpacker de la ville pour la journée. A l’abri sous du dur cette fois, nous commençons à préparer notre séjour en Asie qui approche à grands pas et nous donne déjà tant envie. La Nouvelle Zélande est un pays magnifique avec une diversité de paysages fort appréciable, mais pour l’instant elle manque un peu d’exotisme. Tous les cyclos que nous croisons peinent à trouver les mots pour décrire ces routes qu’ils trouvent superbes, mais le manque de routes secondaires couplé aux chauffards néo zélandais nous enlève beaucoup de plaisir. Ces mêmes kiwis qui peuvent être si relaxés semblent perdre toute patience dès qu’ils se retrouvent au volant de leur voiture. Ce qui nous donne régulièrement quelques frissons sur les routes du pays qui sont très étroites.

Il pleut, Il pleut

101km

Vue depuis notre abriEn partant ce matin, Sébastien se tâte à racheter un casque. C’est déjà le 2e qui disparaît et en plus les magasins sont encore fermés lorsque nous nous mettons en route. Il plaisante en disant qu’à ce rythme là c’est peut être plus intéressant d’attendre l’amende pour défaut de casque plutôt que de racheter régulièrement un casque. Ça ne manque pas, au bout de 5 kilomètres une voiture de police s’arrête à notre hauteur et nous savons tout de suite de quoi il s’agit. Nous tombons sur un policier fort sympathique qui nous propose d’emmener Sébastien en ville pour qu’il achète un casque et de le redéposer ici pour nous éviter l’aller retour de 10km, le tout sans amende … Difficile de refuser.

La route que nous longeons est encore un axe très passant. Quelques rares passages en bord de plage nous permettent d’éviter le trafic, mais ils se font malheureusement trop rares. Nous arrivons à Hokitika pour midi. Une acalmie dans la pluie nous accorde de déjeuner devant la mer agitée et sa plage de sable noire. Mais la pause est de courte durée est très vite la pluie se réinvite à la fête. Nous passons une bonne partie de l’après midi à errer dans les bars en quête de motivation et parvenons à en retrouver un peu vers 17h30. Pas facile de repartir sous cette bruine en sachant que nos affaires sont déjà assez mouillées et que la pluie n’aura sans doute pas cessé lorsqu’il faudra poser la tente. La route est jolie mais nous n’avons pas beaucoup d’occasion d’en profiter avec le nez dans le guidon pour nous protéger de l’eau. Au moins en cette heure tardive, nous l’avons pour nous tous seuls. En règle générale, la route se vide aux alentours de 18h, heure à laquelle les kiwis commencent à s’attabler. Ce sont les heures que nous préférons et c’est pour cette raison que nous pédalons souvent jusque tard.
De toute façon ici quand nous arrivons vers 17h tout est fermé dans les villes, chose qui nous parait étrange après l’Amérique du Sud où tout ouvre de 16h à 22H. S’en arrive au point que toutes les villes nous paraissent désertes.

Alors que nous traversons une zone de “rain forest” qui porte particulièrement bien son nom vers Pukekura, nous tombons sur un camping. Nous faisons le tour du propriétaire mais nous ne voyons pas l’accueil. Les passagers d’un mobil home nous disent qu’un homme passe régulièrement pour vérifier s’il y a de nouvelles arrivées et que nous pouvons sans doute nous installer en attendant. Nous avons à peine poser nos vélos à la recherche d’un endroit un peu abrité qu’un homme vient à notre rencontre. Il a vaguement entendu du bruit et est venu vérifier par hasard ce qu’il se passait. Il nous propose alors de dormir dans l’une des “cabins” de libre, une chambre simple avec un lit double et le reste des commodités à l’extérieur. Bonne surprise du jour, le tarif est à 10$ par personne. Le dernier camping dans la tempête nous avait coûté 15$ par tête pour une tente. Quelle aubaine : une douche chaude, une cuisine et un lit confortable ! La chambre est en plus joliment décorée et l’endroit charmant.

Il pleut, Il pleut(bis)

84km

Pas grand chose à retenir de cette journée où nous passons notre temps à nous mettre a l’abri le temps que des averses de grêle violentes passent. On dit que les mauvais moments sont de bons souvenirs. Mais là dès le soir même nous ne nous souvenons déjà plus de la route. Nous finissons par arriver à Franz Josef le soir et posons notre tente à l’arrière d’un backpacker. Le spot de tente est sans intérêt mais la douche chaude et la cuisine sont fort appréciables.

Franz Josef – Fox Glacier

25 km

Franz Joseph glacierAlors que nous nous apprêtons à démarrer la journée, nous retrouvons Tony, l’espagnol de Majorque que nous avions croisé à Nelson. Cela fait deux jours qu’il attend désespérément une météo favorable pour se remettre en route et nous décidons de poursuivre ensemble. La journée commence par une ballade au glacier Franz Josef. Arrivé aux barrières de sécurité trop mal situées pour une belle vue sur le glacier et que nous soupçonnons d’être là pour inciter les touristes à prendre les visites guidées, Tony passe la barrière pour monter la moraine et voir un peu mieux. Nous décidons de faire une autre ballade vers un second point de vue un peu plus loin. Nous nous retrouvons un peu plus tard au backpacker. Il se dirige vers le glacier suivant, Fox pendant que nous déjeunons. Nous le rejoignons après 3 heures d’une route sinueuse qui nous fait grimper 3 petits cols et apprécier une belle descente vers Fox. Tony est confortablement attablé à la terrasse d’un café en profitant du soleil qui lui manquait tant.

Au moment de partir à la recherche d’un lieux de camping, il échange quelques mots d’espagnol avec un des serveurs du bar qui est argentin. Dans l’instant celui-ci nous propose de poser nos tentes dans le jardin d’une maison toute proche qui est occupée par 6 latinos américains qui travaillent en ville pour la saison. La casa latinaNous acceptons bien volontiers et déposons notre bardas avant de profiter du reste de l’après midi pour aller voir le glacier Fox.

Au pied du glacier, nous récidivons : Tony part escalader la moraine et nous filons vers un second point de vue. Le chemin est prévu pour être fait à pied mais nous parcourons la moitié à vélo sur un petit sentier de forêt avant de les ranger au bord d’un torrent pour finir à pied. Le site est désert en cette heure tardive et nous sommes seuls au monde. Nous revenons un peu tard à la “casa latina” de Fox, à peine le temps de monter la tente avant la nuit. Les argentins du groupe ont préparé un curry et nous sommes invités à le partager avec eux. Qu’elle hospitalité ! Ces jeunes gens viennent passer un an en Nouvelle Zélande avec un working holiday visa et n’hésitent pas une seconde à accueillir 5 cyclos campeurs et leur offrir le repas. Nous ne sommes en effet pas les seuls à être accueillis, 2 cyclos vénézuéliens ont eux aussi leur tente dans le jardin.

Sur la route de Haast

105 km

Lake MathesonA l’aube, ou tout au moins assez près de l’aube, nous partons avec Tony pour aller admirer les reflets du lac Matheson non loin. Lorsque le vent ne souffle pas encore, le lac offre de magnifiques reflets sur les monts Cook et Tasman au loin. Nous prenons notre temps dans ce lieux paisible puis revenons pique niquer avec les vénézuéliens. Les bavardages vont bon train et nous ne redécollons que vers 13h. En cours de route les rives du lac Moeraki offrent une excuse idéale pour une petite pause au soleil avec quelques biscuits. Nous parvenons tout de même à faire une centaine de kilomètres sur cette route vallonnée qui devient assez sympathique sur la fin lorsqu’elle nous offre enfin un peu de vue sur la mer. La côte est faite de falaises assez abruptes qui ne laissent pas beaucoup de place pour poser une tente. Quand nous trouvons enfin un lieux propice, il est infesté de sandlfies et de moustiques, mais nous commençons à être bien habitués pour lutter efficacement contre ces nuisibles. Après une bataille sans merci, des centaines de morts dans le camp adverse et quelques piqûres de notre côté nous nous replions à l’intérieur de la tente pour manger.

Avec Tony

Haast – Lac Hawea

125 km

La playaAlors que nous replions la tente, deux cyclos émergent de la rivière et nous parlent d’une belle plage où ils ont passé la nuit à 100m d’ici. A défaut d’y avoir dormi, nous allons y faire un petit tour pour voir ce que nous avons manqué. L’accès est difficile en vélo, une rivière à franchir, de la boue, des arbres couchés, mais une belle plage secrète un peu abritée du vent et des sandflies. Au moins nous n’avons pas troublé ces deux anglais dans leur petit paradis.

La route qui mène à Haast est une série de montagnes russes qui offrent régulièrement de beaux points de vue sur la mer et la côte sauvage. Par cette belle journée, nous apprécions la brise de mer qui nous permet de mieux supporter la chaleur. Dans la toute petite ville de Haast, nous faisons une pause un peu plus longue que d’habitude avant d’attaquer le col qui suit. La route commence par suivre la Haast river sur une cinquantaine de kilomètres avec un bon vent dans le dos qui nous accompagne jusqu’au début de la montée. Les premiers kilomètres attaquent très forts et nous nous retrouvons à monter 80% du dénivelé sur une portion de route très courte. Sous cette chaleur accablante nous repensons à ces coureurs professionnels qui semblent à l’agonie sur notre célèbre Tour de France (à prononcer avec un accent anglais). SebLa route est régulièrement ponctuée de petites ballades dans les bois pour aller voir des cascades et qui offrent une bonne opportunité pour un petit break. La pente se radoucie, la végétation change progressivement jusqu’à arriver dans une forêt d’arbres hauts qui nous apportent une bouffée d’air frais bien appréciable. Nous arrivons au sommet en fin d’après midi et posons les vélos pour monter à pied au point de vue sur les deux vallées.

Nous sommes à peu près à 70km au compteur lorsque nous entamons la descente. Une descente raide à la mesure des premiers kilomètres de montée et qui nous emmène à toute allure à travers de nombreuses fermes d’élevage de cerfs et autres bovins plus classiques. Le paysage de ce côté du col est bien plus sec. Les couleurs sont passées du vert au jaune orange des pâtures sèches. Les odeurs aussi changent. Nous retrouvons des senteurs de foins et de graminées. Le vent puissant nous aide à finir les derniers kilomètres qui nous amènent au DOC campsite du lac Hawea. Sur place par contre il faut bien choisir son emplacement pour s’en protéger ! Nous poussons jusqu’aux berges du lac où nous trouvons un abri de fortune fait de troncs d’arbres. Au moins par ce vent terrible, pas de petites bêtes volantes pour troubler le repas.

Lac Hawea – Queenstown

125km

bivouac au ventFait rare depuis nos début en Nouvelle Zélande, nous nous levons à l’aube ce matin. Le vent ne s’est pas encore essoufflé et nous embarque une assiette qui finit sans doute dans le lac alors que nous avons le dos tourné à faire la vaisselle matinale. Au moins il ne flanche pas non plus lorsque nous pédalons vers Wanaka. Tout autour de nous, les vues dégagées sur l’eau des lacs et sur les sommets enneigés sont un régal. Nous avalons les montées et les descentes avec facilité ce qui nous donne encore plus d’occasion d’admirer le paysage.

Wanaka est une petite ville charmante sur les bords du lac éponyme. Un endroit fort sympathique pour la pause sandwich au soleil. D’ici nous avons le choix de relier Queenstown par la vallée et la route 6 ou par le col de Crown Range et la route 84 bien plus raide, un peu plus courte et qui parait être une route secondaire offrant une belle alternative à la Highway 6. Au final la circulation est très dense quand même. La route est un mélange étrange de belles vues sur les montagnes autour, de cueillettes de cerises et autres groseilles ponctuées d’odeurs fréquentes de cadavres de “possums”. Ce petit animal à la bouille sympathique à envahi le pays et le DOC s’acharne par tous les moyens à réduire sa population. Pièges, mort-aux-rats, tout un arsenal qui parfume le pays mais ne parvient apparemment pas à venir à bout des bestiaux. Tous les kiwis ne semblent pas contents de ces méthodes radicales et de nombreux panneaux de protestation sont visibles en bord de certaines routes. Il faut dire que les panneaux explicatifs du DOC arborant de belles têtes de mort accompagnées de messages d’alerte face au danger des produits utilisés font un peu tâche dans les belles forêts primaires et leurs rivières cristallines.

Lake HaweaLa pente se raidit fortement à la fin pour atteindre enfin les 1076 mètres de cette route bitumée la plus haute du pays. Alors qu’il nous avait gentiment accompagné pendant toute la montée, le vent nous accueille par de violentes rafales de face au sommet. Le point de vue sur la vallée, Queenstown et le lac Wakatipu est superbe. D’autant plus beau qu’il nous dévoile la belle descente qui nous attend. Ici aussi la météo semble sèche. Tout est marron et jaune. Nous partons dans cette descente très raide où nous prenons très vite de la vitesse, mais les grosses bourrasques sont assez déstabilisantes et il n’est pas toujours évident de négocier les courbes. Heureusement que le trafic à réduit car il n’est pas rare que nous nous retrouvions de l’autre côté de la route.

Arrivés en bas, nous prenons la direction de Frankton sur une portion de route qui nous paraît interminable. Après 110 kilomètres, chaque kilomètres supplémentaires se mérite encore plus que le précédent. Alors quand le vent est en plus de face, il faut faire appel à tout notre entêtement pour rallier la ville. Nous posons les vélos quelques minutes à Frankton le temps de faire le plein des vivres que nous emmènerons demain en randonnée et nous filons vers Queenstown le long d’une piste cyclable bien agréable en bord du lac.

Queenstown est une ville animée, certes touristique mais qui ne manque pas non plus de charme avec ses parcs arborés et son port de plaisance. Nous arrivons au backpacker réservé où il reste tout juste la place pour notre tente dans le jardin. Pendant que Sébastien s’installe aux fourneaux, Laetitia se pose dans un canapé avec un groupe d’allemandes qui a lancé le premier épisode de Twillight sur l’écran de la salle commune.

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4 responses to “Toujours plus au sud”

  1. Bravo les policiers kiwis!
    J ‘étais déjà en train de ronchonner en lisant que Seb hésitait à se racheter un casque: tonnerre de Zeus j ‘étais prête à venir lui en apporter un et à le fixer sur sa t^te moi-même! Mais je vois que la maréchaussée néozélandaise est une bonne nounou.
    Quelle splendeur ces reflets sur le lac. Ca ferait presque oublier la pluie et les moustiques?

  2. Belle route à vous les amoureux,
    Je suis heureuse de vous lire. Vos récits et aventures me manquaient.
    Merci pour les photos splendides, je suis contente de pouvoir vous admirer aussi en forme malgré ses maudites sandflies et les matins sans thé ( je ne sais ce qui est le plus terrible).
    Pour le casque je suis d’accord avec Brigitte ci-dessus et l’aurai même accompagné au besoin.
    Faite attention à vous (on souhaite entendre vos récits de vive voix).
    Je vous félicite à poursuivre la route avec autant de joie sous la pluie battante et le vent et vêtements mouillés. Profitez bien de tout.
    Je vous embrasse
    A tout bientôt
    Chloé

  3. Coucou

    Désolée pour le retard!!
    Vous avez eu quelques péripéties ! De quoi vous décourager un peu : la pluie, le casque …
    Ca fait plaisir de voir quelques photos où vous êtes pieds nus et avec les lunettes de soleil. Il y a quand même quelques éclaircies !!!!
    Est-ce que vous vous attendiez à autant de pluie pour cette période?

    Sinon vous avez dû être étonnés de faire piquer le casque sachant que les gens, si je me rappelle bien, n’ont pas cet esprit là. Après tout dépend peut-être du coin dans lequel vous êtes?
    Et ce n’est pas dangereux les sandflies comme insectes? Apparemment si tu te fais piquer elle ne part pas tout de suite et ça provoque des démangeaisons!!!

    Bisous

    • Les sandflies ne sont pas dangereuses mais elles sont extrêmement pénibles. Et si on a le malheur de gratter, ça s’amplifie.