Sur la Carretera Australe 2


Sous la colère d’Eole

63km, +1100m

HuemulAprès une journée de repos à Coyhaique, nous reprenons la route sous un ciel qui se couvre et un vent qui nous porte sur cette route si passante. Nous avalons 50 kms en quelques heures dans un paysage de prairies et de vallons. Les montagnes sont plus basses et ont des allures de canyons. La région est exploitée depuis plus longtemps et les arbres et fleurs ne sont plus présents. Nous trouvons un emplacement dans un jardin de 2 personnes âgées, la vue sur la vallée est superbe mais le vent froid nous pousse à rapidement nous mettre à l’abri sous notre tente.

Nous démarrons le matin sous un ciel menaçant et atteignons la Réserve National du Cerro Castillo par une longue montée vers un col à 1100m sous la neige et avec un vent violent de face. La réserve étant assez haute en altitude, elle est entièrement enneigée en hiver et la végétation y est donc assez éparse et peu variée. Une voiture s’arrête à notre hauteur et nous prévient qu’un huemul se trouve au bord de la route non loin. Le huemul est un cervidé assez petit et massif, avec des bois épais courts et qui se terminent en deux branches. Leur pelage leur permet un bon camouflage dans les sous bois et la plupart des gens passent devant sans le voir. Nous ralentissons donc pour trouver l’animal que nous cherchons au loin dans les sous bois. Il est en fait à 2 pas de la route, sous nos yeux et ne semble pas trop farouche. Nous avons même l’impression qu’il joue les starlettes et se laisse photographier. Un peu plus tard une femelle montre le bout de son nez de l’autre coté de la rivière.

Cerro CastilloNous poursuivons et entamons la montée du col qui n’en finit pas. Le vent de face n’aide pas. Même si la route tourne et change sans cesse de direction le vent nous arrive toujours de face. Au col, nous sommes à plus de 1000m, ce qui n’était pas arrivé depuis un moment. De là la route descend fortement, mais ce maudit vent nous oblige quand même à pédaler un peu au début pour avancer.

Au détour d’un virage apparaît le fameux Cerro Castillo et son sommet déchiqueté. Le ciel s’est dégagé depuis peu et nous laisse apercevoir ce sommet dans tout sa splendeur. La vallée qu’il domine est belle. Nous poursuivons vers le village de Villa Cerro Castillo où nous nous arrêtons prendre un thé histoire de nous réchauffer un peu. Nous passons faire un tour à la radio locale pour voir comment elle fonctionne. Entre 2 chansons, les locaux peuvent venir passer quelques annonces ou parler d’un sujet qui les intéresse.

La piste asphaltée s’arrête ici et commence la partie de ripio qui devrait nous accompagner jusqu’à la fin de la route dans 600 km. Le vent ne s’est toujours pas calmé et la route monte inlassablement. Nous nous arrêtons pour regonfler un pneu. Nous apercevons alors une tente et 2 vélos. C’est un couple d’américains dont on nous parle depuis près d’une semaine. Ils arrivent au terme d’un voyage qu’ils ont débuté à Anchorage, en Alaska il y a maintenant 16 mois et qu’il achèveront à Ushuaia en Janvier après avoir parcouru autour de 25000km. Il nous offre alors un vin chaud et nous décidons de poser la tente près de la leur et discutons vélo.

La journée des rencontres

90km, +900m

Rio IbanezPour rejoindre Puerto Tranquilo ce soir, nous devons parcourir 110km sur le ripio de la route 7, autant dire que le défi est de taille. Nous avons en effet rendez vous avec un groupe de personnes pour voir s’il serait possible de nous emmener sur le point de départ d’une ballade sur glacier qui aurait lieu demain. Étant prêts un peu plus tôt, nous quittons les cyclistes américains qui nous rattrapent rapidement. Nous ne roulons pas à la même allure. Ils avalent la route à toute vitesse, mais font régulièrement de belles pauses. De notre côté nous allons moins vite, mais roulons plus longtemps et du coup nous les retrouvons régulièrement. La météo est grise et le ciel est chargé, mais le plafond est haut et nous laisse de belles vues sur les vallées. Nous longeons de belles rivières bleu turquoise qui serpentent dans des vallées inhabitées et sauvage. Nous sommes peu gênés par la circulation et cela nous convient parfaitement.

A la fin d’une belle montée, nous retrouvons à nouveau nos américains, mais cette fois ils ne sont pas seuls. Un autre couple nous accueil, des français cette fois. La quarantaine, ils sont sur leurs vélos depuis un an et demi. Quand nous leur demandons combien de temps ils prévoient de voyager, leur réponse nous laisse rêveurs : “Pour la vie !” A priori, ils souhaitent poursuivre le voyage aussi longtemps qu’il leur sera possible. Nos regards se croisent avec Laetitia, nous les envions déjà. Nous en profitons pour faire un bout de route ensemble. Vers 16h, ils décident de se poser auprès d’un petit ruisseau qui leur donne des envies de pêche et nous poursuivons vers Puerto Tranquilo.

Les cyclosAlors que nous longeons une belle forêt dense, nous prenons une grosse averse suivie d’un vent qui se met à nous souFfler copieusement dans le dos. La route s’aplanie et soudain nous avançons sans effort et à toute allure. La route défile sous nos roues et assez vite nous arrivons à proximité du village de Bahia Murta où un panneau nous indique des travaux jusqu’à notre destination finale. Au vue du peu de kilomètres que nous faisons sur cette portion devenue sableuse et caillouteuse à souhait, ainsi que de l’heure avancée, nous décidons de faire un peu d’auto stop pour finir la journée. Il faut insister un peu, mais nous finissons par être pris. La route se met à longer un bras de l’immense Lago General Carrera. Les vues sont superbes, mais le profil de la route est rude et nous n’aurions jamais pu atteindre la ville en vélo ce soir là. Des gens nous indiquent une maison où l’on pourra camper. L’homme qui y vit est très accueillant. Il nous propose sa salle de bain et son poêle à bois pour la cuisine. A l’issu du repas, nous allons voir la fameuse personne qui pourra peut être nous emmener demain, mais elle est incapable de nous dire si elle aura de la place ou non. Certains de ses amis n’étant pas encore décidés de ce qu’il souhaitent faire. Nous repartons donc nous coucher en espérant ne pas nous retrouver bredouilles demain matin dans ce plan qui paraît de plus en plus fumeux.

Journée tranquille à Puerto Tranquillo

Les restes des grands incendiesLa météo est exécrable ce matin. Nous nous préparons en vitesse, même si nous sentons que la marche sur glacier risque de tomber à l’eau. En effet arrivé sur place, il n’y a que nous de partants par un tel temps. Nous nous replions donc dans un café du village pour réfléchir aux possibilités pour passer cette journée, que nous envisageons comme une journée de repos forcé mais mérité. Un peu d’internet et quelques maté nous aident à passer le temps en observant de temps à autres par la fenêtre cette pluie qui ne s’arrête pas.

Sur l’heure de midi alors que la pluie se calme , Laëtitia voit un couple de gringos qui s’apprête à monter dans leur voiture. Elle les accoste pour savoir dans quelle direction ils se rendent. Par chance, ils comptent faire un tour au mirador du glacier et accepte de nous y emmener. La route est magnifique et aurait valu le détour en vélo si nous avions 2 jours de plus. Elle remonte une vallée encaissée qui n’est exploitée que sur ces 20 premiers kms et redevient sauvage. Les premiers pionniers qui ont reçu ses terres ont préféré brûler la forêt impénétrable plutôt que de couper le bois pour pouvoir y mettre plus rapidement du bétail. Or le vent d’ici peut souffler très fort et certains incendies n’ont pas pu être contrôlés brûlant des pans entiers de montagne. Aujourd’hui encore on peut voir les restes de cette déforestation sauvage.

Le couple qui nous a gentiment pris et un couple d’allemand qui aime voyager. Ils ont entendu parler d’une auberge tenue par 2 compatriotes et décident d’y faire une halte. Ces derniers ont acheté quelques hectares de forêts préservées il y a 10 ans et y ont bâti leur auberge. Un bon feeling car une route se construit pour rallier au pacifique et a la laguna San Rafael et devrait leur amener un grand nombre de touristes. Nous pensons un bon a écouter les anecdotes de ces 2 sympathiques hurluberlus et repartons faire le mirador. A notre 1ere ascension le temps est gris et il pleut tant que nous peinons à rester plus de 5 min à observer le panorama de toutes façons bouché. A notre retour à la voiture, le ciel se dégage et nous retentons notre chance au mirador. Cette fois la vue est meilleure. Le glacier est une impressionnante langue qui descend du Mont San Valentin, il nous laisse imaginer le glacier du dessus le Hielo Norte qui s’étend sur 180km.

Las Cavernas de marmolQuand nous reprenons la route , le mauvais temps nous rattrape. Mais nous arrivons à Puerto Tranquilo sous une éclaircie qui nous incite à en profiter pour aller voir les cavernas de Marmol. Pour cela nous embarquons sur le lac General Carrera un peu remué par le vent. Ces cavernes sont d’intéressantes cavernes de marbres façonnées par l’eau qui a creusé tout un ensemble de galeries séparé par de fines membranes de roches ou des piliers. Le marbre est blanc clair zébré de gris et de jaune, le tout contrastant avec le bleu intense de l’eau et le ciel qui nous offre de belles éclaircies.

Au retour les vagues ont pris de l’importance et nous semble bien secoués et arrosés aussi. Nous arrivons à l’embarcadère frigorifié et Laëtitia est encore crispée de s’être tenue à la barque pendant tout le retour. Mais se réchauffe vite avec le petit café qu’on nous offre autour du poêle. Nous retrouvons notre hôte pour dîner et passons la soirée à discuter avec lui en mangeant autour du poêle qui rougit. Cet homme seul apprécie la compagnie des campeurs, et en sait bien plus sur notre pays que nous sur le sien. Ils nous offre du pain et des biscuits faits maison. Plus tard dans la soirée, arrivent les 2 cyclistes américains qui se joignent aux discussions. C’est avec un peu de mal qu’il faut retourner à notre tente et nos duvets froids.

Los tres lagos

81km, +900m

Lac general carreraCe matin nous nous réveillons car nous avons trop chaud dans la tente. Ferait-il à nouveau beau ? Quand nous sortons le nez dehors, il y a un grand ciel bleu. Nous passons voir notre hôte pour lui dire au revoir et il nous offre le maté. Nous le quittons tristement, nous avons vraiment passé un moment agréable auprès de lui. Nous longeons le lac général carrera, le second plus grand lac par sa taille en Amérique du Sud après la lac Titicaca. Avec le soleil d’aujourd’hui, le lac est bleu turquoise. Nous voyons très bien toutes les montagnes qui nous entourent et qui pour certaines sont les contreforts de l’immense glacier Hielo Norte. Seb bat son record de “C’est beau” aujourd’hui. Nous en prenons plein la vue. La berge est formée d’une succession de petites criques et de plages qui donneraient presque envie d’aller se baigner si l’eau n’était pas à 8°C. Derrière chaque côte, un nouveau panorama nous dévoile ses charmes, tous plus beaux les uns que les autres.

Nous croisons un gaucho accompagné de ses chiens qui part chercher ses vaches. Il nous rattrape vite en menant son troupeau au pas de course sur la route et nous les laissons volontiers nous passer pour pouvoir mieux les observer. L’homme a un visage dur buriné par la météo locale et a fière allure sur sa monture. Dommage qu’il ait troqué son béret pour une casquette. Nous les suivons quelques kilomètres et observons le travail des chiens pour garder le troupeau en ordre de marche. Dès qu’une vache s’écarte un peu trop du chemin, ils lui fondent dessus pour la ramener avec les autres. Nous voyons mieux leur utilité ici que lorsqu’ils nous courent après quand nous passons en vélo.

Un gauchoAlors que nous nous aprêtons à pique niquer, un homme vient à notre rencontre. Il est en panne juste à côté et nous lui proposons de partager quelques sandwichs le temps qu’il soit dépanné. C’est en fait le prêtre du coin, en route pour sa tournée des paroisses. Nous causons tout le temps du pique nique et nous ne voyons pas le temps passer. Nous apprécions d’être dans ce pays où les gens sont si accessibles et sociables. Puis nous continuons à longer le lac sur une trentaine de kilomètres jusqu’à un pont qui nous permet d’apercevoir le prochain lago, le lago Bertrand. Celui ci est la source du plus grand fleuve du Chili le rio Baker.

La route est bordée de fleurs qui diffusent leur parfum enivrant, contribuant ainsi à la magie de cette journée si belle. A partir d’ici nous croisons de plus en plus de lodges luxueux pour les touristes pêcheurs qui viennent profiter des eaux poissonneuses des lacs et du rio Baker. La route est de plus en plus vallonnée pour arriver à Puerto Bertrand, lieux de naissance du rio Baker aux eaux turquoises impressionnantes. Nous décidons de poursuivre encore une dizaine de kilomètres pour atteindre un camping au bor du Rio. Nous sommes toujours aussi bien accueillis, même si le camping est en chantier et manque un peu de charme, la douche toute neuve , réglable a souhait rattrape le tout.

Les cuisses en feu

47Km

Rio BakerNous nous réveillons alors que la pluie tombe bruyamment sur notre tente, et traînons donc dans les duvets en espérant que cela cesse, mais en vain. Après avoir réussi finalement à nous préparer, il se fait 10h30 et au moment du départ la pluie semble se calmer. Nous partons tout de même engoncés dans nos vêtements de pluie, que nous ne supportons pas plus d’une montée. Pour cette partie nous ne nous sommes pas renseignés des dénivelés et des topos, c’est la surprise derrière chaque montée. Est ce la fin ? Est ce que ça monte encore ? Nous longeons le rio Baker mais la route passe par les hauteurs car ce dernier a pris une forme de canyon. En raison du mélange avec les eaux s glaciaires blanchâtres du rio Neff, sa couleur bleue a perdu en intensité.

Puis les montées deviennent de plus en plus rudes souvent plus de 10% et parfois sur plusieurs kilomètres. Malheureusement les nuages nous empêchent de voir les sommets des montagnes, ce qui enlève beaucoup de charme au coin. Nous arrivons exténués à Cochrane la plus grande ville du coin après avoir traversé des paysages de canyons avec une végétation de maquis. Le calme règne dans cette ville, tout le monde nous salue, le temps semble s’être arrêté. Nous profitons des quelques infrastructures pour faire nos courses, recharger des appareils et boire un bon café puis redécollons sous le ciel toujours nuageux mais qui n’a pas versé un goutte depuis ce matin.

Balade dans la fermeNous arrivons sur les berges de la laguna Esmeralda dans laquelle se reflète de belles couleurs en cette fin de journée. Un couple de fermiers s’arrête alors à notre niveau et nous proposent de nous déposer 10km plus loin. Étant donné que nous souhaitons attraper le bateau à Villa O Higgins dans 3 jours, nous acceptons. Ces sympathiques chiliens ont le sourire communicatif. Nous longeons pendant des kilomètres leur propriété gigantesque qui s’étend à perte de vue. Arrivés à leur maison, ils nous invitent à passer la nuit chez eux dans la chambre d’amis. Même si nous avions prévu de pédaler bien plus aujourd’hui nous n’hésitons pas bien longtemps à accepter leur invitation. Nous n’arrivons toujours pas à nous faire à tant d’hospitalité. Avant que la nuit n’arrive, Bernarda nous emmène faire un tour à pied dans la propriété. A deux pas de la route, cachée au regard des gens qui ne font que passer, une superbe cascade franchit une paroi d’une vingtaine de mètres dans une brume épaisse et un vacarme impressionnant. Le débit de l’eau fait frémir et nous ne nous approchons pas trop du bord. La balade sur les hauteurs de cette ferme avec les lumières de coucher de soleil est superbe.

Nous rentrons avant la nuit car ici il n’y a pas d’électricité et encore moins d’éclairage public. Au moment de préparer le lit, ils nous demandent si nous sommes mariés. Heureusement que nous y avions pensé, sans quoi Sébastien était bon pour aller dormir dans la cabane dehors. Bernarda nous sert à manger autour du poêle. Son mari, Senicio, est un carabinier à la retraite. Ils ont beaucoup bougé et ont décidé de s’installer ici pour devenir fermiers au calme et au frais loin de Santiago. Ils apprennent le métier avec les gens du coin et le père de Senicio qui leur à céder la ferme. Nous avons droit à quelques vidéos d’accouchement de vache ou de castration de taureau. On sent qu’ils prennent plaisir dans leur nouvelle vie. Ils nous expliquent aussi le rodéo Chilien que pratique le mari et la fiesta qui suit. Nous passons une bonne soirée et nos hôtes sont contents d’avoir de la compagnie. Nous nous couchons dans ce lit douillet encore tout étourdis par tant de générosité.

Vers Tortel coûte que coûte

115km, +1100m, -1200m

Laguna LargaMalgré une courte nuit, nous nous réveillons enthousiastes de déjeuner avec Senicio et Bernarda. Nous sentons qu’ils aimeraient bien que nous restions un jour de plus et nous sommes tiraillés entre l’envie de rester découvrir un peu plus leur mode de vie et ce fichu bateau qui ne traverse qu’une fois par semaine. Nous finissons tout de même par enfourcher nos vélos et promettant de revenir dans quelques années avec des enfants. La route ondule gentiment dans un premier temps et les clôtures se font moins nombreuses. Plus nous avançons, moins il y a de fermes et cela se ressent au niveau de la végétation qui se densifie. De même il n’y a plus de lignes électriques. Les gens qui habitent dans le coin fonctionnent au groupe électrogène ou au panneau solaire. Nous passons à nouveau quelques belles lagunas qui se cachent derrière les bosquets d’arbres plein d’oiseaux. Malgré la perte de visibilité, nous apprécions tous ces arbres grands et beaux qui nous donnent l’impression d’être dans une forêt vierge. Au moment de déjeuner, nous croisons un groupe de cyclo australiens. Ils ont démarré à Punta Arenas et remontent vers le nord. Nous échangeons avec eux nos impressions sur la route et quelques bons conseils tout en partageant le repas et quelques morceaux de chocolat.

Forêt primaireLa route ressemble ici à une route forestière plus qu’à un axe routier si important pour désenclaver les quelques villages du coin. Pour une fois depuis un bon moment, elle est presque plate et nous pédalons de bon cœur. Il faut dire que nous avons un défi de taille. Nous aimerions voir le village de Tortel, mais nous devons y être ce soir impérativement pour cela, et il y a plus de 110km à franchir pour y arriver ! Nous rejoignons le rio Baker dans une zone marécageuse où s’élèvent encore fébrilement quelques troncs d’arbres morts recouverts de mousse. Cette fois, les eaux du Baker ont pris une teinte verte pastel et le rio à gagné en largeur.

Nous ne croisons pas grand monde aujourd’hui, seulement quelques ouvriers d’un micro chantier sur la route. Au bout de 90 km nous arrivons à la bifurcation de Puerto Yungay. A gauche la route monte de façon effrayante vers les hauteurs, mais nous la laissons pour demain. A droite, elle part dans une grande descente, vers un replat qui longe la rivière. La pluie qui a démarrée il y a une demi heure s’intensifie. Plus nous avançons vers Tortel, plus nous prenons d’eau sur la tête. Heureusement la route n’est pas trop vallonnée et nous pouvons rouler à bonne allure. Nous traversons des zones marécageuses où la route a été surélevée et voyons au loin de jolies bloc de montagne arrondies qui se perdent dans les nuages. Il nous faut tout de même 1h3O avant d’apercevoir les premières cheminées fumantes et des vaches en train de paître l’herbe verte au bord de l’estuaire du rio. La luminosité a déjà bien baissée, mais nous devinons tout de même l’océan pacifique entre les gouttes de pluie. Vu l’heure avancée et la pluie battante, nous renonçons à camper ce soir et frappons à la porte du premier hostal que nous voyons. L’endroit est désuet mais l’accueil est sympathique et on nous fait un feu de bois, impeccable pour se sécher avant de s’attabler pour récupérer un peu des calories que nous venons de dépenser. En attendant la pluie bruyamment s’acharner sur le toit, nous ne regrettons pas la nuit sous la tente.

Repos forcé

30km, +1100m, -1200m

TortelLa nuit fut agitée. Entre les rafales tempétueuses et la pluie, le lit et ses 3 ou 4 couvertures n’en paraissent que plus doux encore. Par chance, alors que nous sortons pour visiter le village, la météo nous accorde un peu de répits. Ici, pas de place pour la voiture car il n’y a pas de rue mais seulement un dédale de pontons en bois.

Caleta Tortel s’étend tout en largeur le long de cette côte découpée en s’accrochant à la montagne dès qu’elle offre un peu de pente douce. Tout est fait en bois: les maisons, les pontons, les barques, etc. A première vue le village parait tout petit, mais en longeant les pontons, de nombreuses maisons apparaissent derrière chaque criques. Près de 500 personnes y vivent, dont une proportion non négligeable de descendants des indiens Alacalufs qui vécurent ici isolés du monde jusqu’aux années 1945. En repartant nous comprenons pourquoi cette colonisation fût si tardive. Le village est caché derrière un petit col qui ne laisse apercevoir les premières constructions qu’à une centaine de mètres pas plus.

Cette fois la pluie est revenue et nous sommes bien obligés de pédaler dessous si nous voulons monter dans la barque de 16h. Nous remontons à nouveau sur cette route qui longe le rio Baker jusqu’à l’intersection et son petit abri en bois fort pratique pour la pause casse-croûte au sec. Après ces 2h de pédalage sous la pluie Sébastien n’a plus grand chose de sec. Laetitia qui est équipée d’un véritable pantalon de pluie de vélo est restée au sec. Il fait 6°C aujourd’hui et nous avons froid. Après la pause, nous renfilons nos gants détrempés et repartons sous les gouttes qui ne veulent décidément pas s’arrêter de tomber.

Puerto YungayIl nous faut maintenant grimper cette route qui mène à Caleta Yungay. La pente raide et la météo mettent à mal le moral des troupes. Nous persévérons tout de même en espérant le passage d’une voiture qui pourrait abréger ce passage. Nos vœux sont exaucés au bout de quelques kilomètres. Nous tombons sur un pick up aux couleurs du M.O.P (Ministerio de Obras Publicas) qui accepte de nous aider. Ils viennent à Caleta Yungay pour contrôler l’état d’avancement des travaux qu’ils ont ordonnés. Notamment le remplacement du sonar du bateau qui a lieu aujourd’hui même … et qui implique le maintient de ce seul bateau disponible à quai pendant 24h ! Le prochain départ n’aura donc lieu que demain soir vers 16h. Nous nous retrouvons donc à Caleta Yungay, petit village de 11 âmes perdu au milieu de la Carretera Australe où nous sommes contraints d’attendre la fin de ces travaux. Ici il n’y a pas grand chose à faire à part contempler la pluie qui vient frapper les vitres du petit commerce qui sert le thé aux égarés de la route. Le patron accepte de nous fournir un toit pour la nuit, sans quoi nous étions bons pour retourner en arrière d’au moins 40km pour espérer pouvoir poser notre tente. Nous hésitons pendant quelques instants à faire demi tour, puis prenons la décision de rester ici jusqu’au lendemain et voir si quelqu’un accepte de nous emmener jusqu’à Villa O’Higgins, car 110 km en vélos sur une piste avec 2 cols à passer en 5 heures nous parait infaisable.

Nous passons la soirée au chaud à nous reposer et à discuter avec notre hôte qui vit la moitié du mois ici. Ils ont une petite fillette qui va à l’école à Coyhaique à 150km d’ici et lui et sa femme se relaient tous les 15 jours pour s’occuper à tour de rôle de la boutique et de la petite. Nous restons tout de même déçus de ne pas être sur nos vélos en train d’avaler les derniers kilomètres de la Carretera Australe.

La fin de la Carretera Australe

0 Km

Au pres du feuLa matinée passe très vite. Pour commencer nous ne nous levons qu’à 10h, puis il faut faire à manger, s’occuper du poêle qui nécessite un peu d’attention. De toute façon dehors il se déverse des seaux d’eau. Vers 14h, alors que les premières voitures commencent à arriver pour le bateau de 16h et que quelques backpakers sont aussi arrivés pour faire du stop, nous allons aussi tenter notre chance. Nous ciblons un pick up avec un grand coffre idéal pour nos vélos et demandons donc pour aller à Villa O’Higgins avec lui. La réponse est de suite positive. Zut, nous qui pensions galérer, c’en est même trop simple. Le soleil se lève enfin. Laëtitia se résigne, le sort le voulait ainsi, nous ne pédalerons pas la fin de la carretera australe.

Les sommets se dégagent, le coin est magnifique et préservé. La route n’arrive jusqu’ici que depuis quelques années. Le bateau permet de traverser un fjord fort encaissé. Arrivés de l’autre coté notre chauffeur démarre sans attendre sur cette route qu’il connaît par cœur et n’hésite pas à rouler à plus de 100 à l’heure. Après quelques à l’arrière du pick up nous commençons à être malade et regrettons de ne pas être sur nos vélos. Le mal de cœur est d’autant plus fort que nous traversons des kilomètres de forêts incendiées, quel massacre ! Puis la voiture serpente le long d’un lac agité où naît un arc en ciel avant d’arriver à Villa O Higgins. Villa O HigginsC’est un petit village récent, vivant principalement du tourisme mais qui a gardé un peu de charme. Cela semble être le bout du monde, la route se termine ici au pied du lago O Higgins, nous sommes tout proche de la frontière. Un vent violent frappe les maisons mais permet de voir de temps à autres les sommets qui se dégagent de leurs nuages. Des sommets arrondis par l’érosion et enneigés se succèdent les uns derrière les autres et dans quelques vallées éloignées nous pouvons apercevoir des glaciers. Nous prenons une chambre dans une auberge de jeunesse remplies de cyclistes venus eux aussi attraper ce bateau. L’ambiance y est un peu pesante, tous ces cyclistes sont restés tant de jours seuls à camper dans des endroits isolés, qui nous avons un peu de mal à resociabiliser, et avons tous une petite pincée au cœur d’être au bout de cette magnifique route. On voudrait faire demi tour, faire que ce ne soit pas la fin. Mais tant de choses nous attendent de l’autre coté du lac, le Fitz Roy, Torres del Paine, Perito Morino, tout ces noms résonnent déjà dans nos têtes.

Lago O Higgins

6 km, +600m

Glacier O HigginsLors de l’achat de nos billets pour le bateau, nous pouvions prendre l’option d’aller au glacier O’Higgins. Les 5 heures de bateau supplémentaires et la peur que cela soit un attrape touriste, nous y a fait renoncer sur le coup. Mais constatant que tout de même la majorité des cyclistes s’y rendent, le doute commence à se faire sentir. Et arrivés sur le bateau, nous recroisons avec joie le couple d’allemand qui nous avait emmené au Puerto Tranquillo qui finissent de nous convaincre. La traversée est rude, le vent agite violemment le lac et les vagues secouent notre embarcation comme une vulgaire coque de noix.

Nous faisons un premier arrêt pour débarquer les personnes qui ne font que la traversée et reprenons la direction du glacier. Le calme qui règne dans le bateau est à la mesure de l’agitation de dehors. Tout le monde se concentre sur son estomac. Soudain le lac se calme et les premiers icebergs apparaissent. Nous sortons alors tous d’un seul homme pour admirer le spectacle et l’approche sur le glacier. Les dimensions de ce qui nous entoure sont impressionnantes. Nous flottons sur une hauteur d’eau de 830m face à une falaise de glace de 150m de haut qui a creusée jadis une moraine verticale dans laquelle nous nous sommes enfoncés depuis quelques kilomètres. Le bateau avance doucement le long de ce glacier pour nous laisser le temps de contempler le colosse de plus près. De temps à autre des blocs de glaces chutent bruyamment dans l’eau. Cette glace est marbrée de bleu et de noir. Camp title=Le bleu est dû à la densité de la glace qui ne contient plus beaucoup de bulle d’air tant elle a été compressée lors de sa formation. Le noir provient certainement d’éruptions passées qui ont alors recouvert le glacier d’une couche de cendres volcaniques. Pendant ce temps, l’équipage est allé cherché des blocs de glace dans le lac et nous sert un whisky “on the rocks”. C’est dans cette ambiance joviale que nous repartons vers la castagne pour rejoindre Candelario Mancilla.

Nous nous mettons en route avec un couple de cyclistes québécois rencontrés sur le bateau. Sébastien et Mia sont guides de montagnes et ont quelques anecdotes amusantes à nous raconter sur leur travail avec des groupes de touristes. Arrivés en haut de cette première section gentillette, nous retrouvons un marcheur slovène qui a déjà planté sa tente sous les arbres et décidons de même d’établir notre camp. Nous sommes bientôt rejoins par un dernier couple de marcheurs dans ce bivouac sympathique où nous mangeons à l’abri d’une toile auprès du feu de bois.

Rando ou vélo, il faut choisir

53km, +300m, -500m

Rando VeloAvec nos confrères canadiens, nous décidons de partir tôt le matin pour nous donner le temps de parcourir le chemin qui nous amène au prochain bateau et dont la réputation est grande parmis les cyclos. Les descriptions que nous avons chacun pu en lire sont toutes unanimes : le chemin n’est pas fait pour les vélos ! La route démarre pourtant sur une petite portion de plat tout à fait agréable qui nous offre de plus une belle vue sur la forêt et sur le lac en contre bas. Puis nous atteignons la frontière argentine et la route s’arrête nette. Un petit chemin part alors dans les broussailles et des les premiers mètres nous nous retrouvons à pousser sur un sol boueux à travers des arbustes qui nous bouchent la vue et le passage. Le ton est donné ! Le chemin est trop étroit pour laisser passer de front un cycliste poussant son vélo. Nous arrivons ensuite dans un sous bois épais. L’endroit est beau, mais il nous faut régulièrement porter les vélos par dessus de gros troncs d’arbre tombés sur ce chemin qui est toujours aussi boueux. A quatre nous ne sommes pas de trop pour cela. Quand nous ne sommes pas en train de lutter dans les pentes glissantes, il nous faut franchir des ruisseaux d’eau glacée. Il y a bien des ponts de fortune faits de branches et de troncs, mais les passer à pied est déjà un jeu d’équilibre et ils sont impossibles à passer en vélo. Nous gardons tout de même le sourire et prenons cela pour un jeu. Mais au vue de l’heure qui défile et de notre allure d’environ 1km par heure, nous nous mettons à douter pour le bateau de 14h. Alors que nous nous remettons de notre dernier franchissement d’obstacle, nous sommes passés par un cavalier qui transporte les bagages d’autres touristes sur ses chevaux. Il nous rassure en annonçant qu’il nous reste 20 minutes de souffrances et nous remettons les bouchées doubles. La dernière section est ardue. Nous devons batailler pour maintenir nos vélos attirés dans la pente glissante d’un petit chemin étroit creusé profondément par les chevaux. Nous sommes alors dépassés par un couple d’américain avec leur tandem. Ils courent pratiquement avec leur engin tout léger. Ce sont leur bagages qui nous ont dépassés tout à l’heure et ils ne regrettent pas un instant ce choix.

Lago Del DesiertoNous arrivons enfin au poste de douane à 13h30 après 4h de bataille intense pour franchir 6km. Nous pouvons maintenant prétendre au titre d’aventuriers ! De leur côté, les douaniers argentins ont bien le sourire de nous voir arrivés exténués et couverts de boue. Nous retrouvons les marcheurs qui nous ont dépassés dans la forêt et attendons avec eux le bateau qui a 1h de retard. Pendant la traversée de la Laguna Del Desierto, la météo est belle et nous avons de belles vues sur les montagnes qui l’entourent. Nous avons même droit à une éclaircie sur le Fitz Roy qui dévoile son sommet torturé si impressionnant. Il nous reste 40km d’une piste assez plate dans le parc Los Glaciares pour rejoindre El Chalten. Cette petite bourgade ne vit que par le tourisme de randonnée et manque cruellement de charme. De manière étonnante en cette période hors saison, tout est plein. Nous établissons nos quartiers dans une auberge bruyante où nous retrouvons les canadiens et un couple de marcheurs américain avec qui nous avions fait le trajet en stop vers villa O Higgins. La réadaptation à tant de monde est difficile.

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16 responses to “Sur la Carretera Australe 2”

  1. Les photos sont splendides !!
    Je suis très intrigué par le cabanon “Patex”. Comment ça tient ? En particulier les bardeaux.

    • La construction est assez simple. Les grosses planches de bois sont coincées entre des poutres placées verticalement de part et d’autre de la cloison. Pour la charpente par contre, je n’ai pas trop eu l’occasion d’observer. Avec les vents qui soufflent dans le coin, on comprend qu’ils aient utilisé de telles section de bois. Une maison bien lourde pour éviter de la refaire trop régulièrement 🙂

  2. Belle continuation à vous deux.
    Quel parcourt fabuleux. Votre voyage m’émerveille.
    Vos photos sont resplendissantes, voilà qui nous fait rêver.
    Je comprends votre envie de voyage pour la vie, être des nomades à vivre au rythme des rencontres et des paysages.
    c’est peut être ce que vous êtes en train de vivre.
    On espère votre retour pour des récits de vive voix et boire le thé ou le maté mais je vous souhaite une vie de vélo, de marche et de repos à admirer les nuages et la pluie et tous les éléments de la planète.
    A tout bientôt
    Prenez soin de vous les amoureux.
    je vous embrasse
    Chloé

    • Coucou
      On est arrivé à Puerto Natales hier et on a trouvé une boutique qui sert du puerh, un régal!!! On a bien pensé à toi…
      Bises

  3. bonjour seb et laeti,
    Vous nous avez vraiment gâtés avec ce superbe récit bien documenté par vos photos…. un vrai régal de vous suivre dans votre périple.
    Dans l’attente gourmande de vos prochaines étapes je vous embrasse tendrement.
    Yvonne

  4. Coucou

    On a du mal à imaginer que ce paysage puisse exister. C’est splendide. Et je vois que dans votre récit vous êtes déjà tentés de revoir des gens!!!!!!!!! je suis contente que votre expérience vous plaise en tout cas nous aussi, de savoir comment peuvent vivre les gens a l’autre bout du monde !
    bisous a vous deux.

  5. Bonjour,

    J’avoue ne pas avoir le courage de tout lire, mais c’est toujours un plaisir de découvrir les photos.
    Bon anniversaire Laeti.
    Bonne route à vous 2

  6. Laetitia,

    J’ai pris du retard dans la lecture de vos aventures mais je t’écris vite fait pour te souhaiter un joyeux anniversaire!

    Bisous à vous 2 et bon courage!

  7. bijour ,pour commencer je te souhaite un joyeux anniversaire ma grande soeur ( bientôt 30 lala) bon apparament vous vous élaté ,c’est vraiment super, à chaque fois que je regarde vos photos ça donne envie d’y être, vos commentaires sont passionnants et pour moi c’est la chose la plus courageuse à faire après vos journnées ! quelle patience !!!!!!
    Bon sinon je suis hâte de vous revoir , même si je vous écris très rarement je suis votre tours du monde avec curiositée ,mais je laisse la place d’ écrire aux autres (ha ha ha la blague) en attendant la prochaine étape je vous fais de gros bisous et faites attention à vous bye bye hip hip hip hourra

  8. Oups, aurait-on oublié ton anniversaire Laeti… Je suis désolée. Nous t’envoyons quand même plein de gros bisous!! Robin aussi d’ailleurs, maintenant ils sont beaucoup moins baveux et ils font un vrai mmmmmmpfou ses bisous!
    Bon, ben vos photos sont juste éblouissantes… Celles des nuages est à couper le souffle… Félicitations les artistes. Faut dire que les sujets ne manquent pas.
    Concernant des choses plus terre à terre n’est-ce-pas, ça y est ! La saxo est réparée!! Enfin, si tant est qu’elle eu des problèmes… Le garagiste nous a dit que seul un cardan était à changer, et encore, pour nous rassurer, et il a changé aussi 2 soufflés (enfin je crois que c’est ça le terme) bref, il y en a pour moins que 300 euros (il a vu le devis et a eu l’air septique) m’a-t-il dit. En plus, on l’ a toujours pas payé, pas stress le gars, il n’avait pas fait la facture et nous a dit de repasser payer dans la semaine… Bref, on se charge de ces réparations, aucun soucis! Votre titine nous rend bien des services…
    Concernant le récit du trek nocturne, Fred se motive pour vous écrire, ne désespérez pas!!
    Nous pensons à vous très souvent même si l’on donne peu de nouvelles.
    Ce Noël sera triste sans vous (en plus, aucun de nos geek n’arrive à faire la distribution de cadeaux, on est mal barrés…)
    Bisous les loulous!

  9. Coucou vous deux!
    Je rattrape un peu mon retard pour vous lire.
    Je reste impressionnée des paysages que vous traversez: le beau, l’immense, l’improbable…on croit rêver.
    Le plaisir malgré la difficulté semble plus que jamais au rendez-vous et généreux comme vous êtes, je suis bien heureuse de voir que les belles rencontres font aussi parties du voyage. Vous nous semblez à des années lumière de nous….Continuez à dévorer les kms que l’on profitent encore de vos récits.
    Une grosse bise à Laëti pour ton anniversaire! On pense à vous.

    • Merci de penser à mon anniversaire. On arrive à la fin de l’Amérique du Sud. Triste mais heureux d’aller voir ailleurs.
      Bises à toute la famille

  10. Bonjour,
    Nous espérons que vous allez bien, que vous n’avez pas trop soufferts dans la suite de votre voyage.
    C’est bientôt Noël ! Les vacances, et nous sommes super contents. On espère que vous allez passer un joyeux Noël.
    Est- ce que le jour de Noël et le jour de l’an sont les mêmes que chez nous? Est-ce que au Chili et en Argentine on fête Noël?
    Joyeux Noël et à l’année prochaine.

    • Bonjour
      Noël se prépare aussi ici. Pour les enfants d’ici, Noël c’est pendant l’été au soleil et au milieu des grandes vacances. Ils ont commencé à décorer les maisons et les magasins. On sera à Santiago du Chili pour Noël, la capitale du Chili, on pourra vous raconter comment ça se passe. Mais les gens que nous avons rencontré nous ont dit qu’ils se déplacent pour fêter Noël en famille.!
      Noël va nous manquer, on aura pas de cadeau cette année. Snif ! Mais le voyage est déjà un cadeau.
      Sinon nous avons vu ces derniers jours beaucoup de condors, c’est le plus gros oiseau après l’autruche, il fait la taille d’un enfant et mange les animaux morts. c’est vraiment un animal incroyable.
      Bonnes fêtes en famille , profitez bien de vos vacances .

  11. Bon anniversaire Laeti, avec un peu de retard, ce dont on s’excuse! Ceci dit, c’est un anni dont vous vous souviendrez!! gros bisous de pépé et mamie